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Partir, est-ce égoïste?
Crédit: KaLisa Veer/Unsplash

Je suis ce qu’on appelle une expatriée (ou voyageuse, immigrante, name it), ces êtres étranges qui quittent leur pays, leurs proches, leur quotidien pour « aller voir ailleurs ».

Je crois que chaque personne qui est déjà partie pour vivre dans un autre pays pendant quelques mois, années ou toute la vie s’est déjà posée la question. C’est (presque) automatique. Pour ma part, ça l’est en tout cas. Même après quatre années, je me pose toujours la question au moment de repartir et je n’arrêterai sans doute jamais.

Alors est-ce égoïste de partir? C’est vrai ça, on s’en va en laissant tout le monde. Notre famille, nos ami.e.s, notre appart, notre quotidien. Vous allez me dire qu'il y a différents cas de figure. Oui c’est vrai. Il y en a qui partent par nécessité avec le besoin de laisser derrière le négatif et les problèmes. D’autres pour le travail et d’autres partent « juste » pour une parenthèse dans leur vie, pour une expérience. Je fais partie de celleux qui étaient, au départ, parti.e.s pour une parenthèse. Je suis donc très privilégiée.

Cette question entêtante revient à moi à chaque fois que j’achète un billet d’avion, à chaque fois que le jour du départ se rapproche. Est-ce que je fais du mal à mes proches en partant? Est-ce que je ne devrais pas rester avec eux, puisque tout va bien et que je pourrais sans doute être également heureuse en France. Seulement, mon quotidien se construit petit à petit ici, j’ai une vie sociale, une job qui me plait, un chum. Alors pour le moment ce n’est pas l’heure du retour.

Tout ce questionnement peut paraître plutôt égocentrique je vous l’accorde, après tout, la vie de mes proches ne se résume pas à ma petite personne, et heureusement! Mais en tant qu’hypersensible et  empathique je ne peux m'empêcher d’y penser.

J’essaie de faire un travail sur moi, j’vous le jure! D’ailleurs, j’ai fait beaucoup de progrès depuis mon premier départ et je sais que ma famille est heureuse si je le suis aussi, quelque soit l’endroit où je vis. Après tout, j’ai bien assez entendu qu’on ne fait pas des enfants pour les garder près de soi toute la vie. Je pourrais m'arrêter donc à cette phrase, mais sorry, ça reste encore en moi.

Moi à chaque fois que je dis au revoir à mes parents #DramaQueen.
Crédit : Giphy

Pour essayer de surmonter cette « panique » de rendre triste mes proches, je fais comme à mon habitude : je regarde autour de moi et je me rassure. Et qu’est-ce que je vois, me direz-vous? Je vois que je ne suis pas la première ni la dernière à quitter ses proches pour un ailleurs. Je vois qu’une grande partie des gens s’en sortent et s'accommodent de ce genre de situation et je vois aussi des personnes qui vivent dans un même pays mais qui ne se retrouvent pas plus que les Noëls et grandes vacances.

Malgré ce questionnement je suis très heureuse d'avoir osé partir et je ne regrette rien. Voyager est une expérience riche à tous points de vue et je suis contente d'avoir dépassé ma peur et sauté le pas. Pour une personne aussi « famille » que moi, je peux vous dire que ce n'était pas gagné!

Vous l'aurez peut-être compris, mais je n'ai pas la réponse à ma question (sorry not sorry). Sans doute sommes-nous tou.te.s différent.e.s face à cette interrogation, car nous n'avons pas le même vécu ni les mêmes motivations au départ. Ce n'est d'ailleurs pas grave de ne pas se la poser, mais si c'est le cas, vous pourrez au moins vous dire que vous n'êtes pas le.la seul.e!

Crédit : Giphy
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