Aller au contenu
5 petits trucs pour voyager le trou d’pet en paix, malgré la Maladie de Crohn
Crédit: Unsplash/paulamayphotography

Au risque de me répéter, je vis avec la Maladie de Crohn depuis tout près de 13 ans maintenant. Cette maudite affaire s'est incrustée dans mon système alors que j'entamais mon passage à la vie adulte. Elle semble m'avoir adoptée car elle ne m'a pas lâchée depuis. Perso, j'aimerais bien qu'elle crisse son camp bien loin mais notre union est béton. Je me suis souvent privée de voyages, d'activités et de sorties par peur de ne pas avoir accès rapidement à une toilette ou de ne pas profiter du moment en raison d'atroces douleurs à l'ensemble de mon corps. Disons que j'ai manqué bien des beaux moments dont mes deux grossesses et de nombreuses escapades en raison de mon état. 

Je peux dire qu'aujourd'hui, je me rattrape. La maladie est plutôt stable grâce à un traitement efficace ainsi qu'à un changement dans mon régime alimentaire assez drastique. Bref, je me sens maintenant assez forte pour entreprendre de petits voyages avec les miens. Cependant, l'anxiété est toujours bien présente et les mêmes craintes occupent constamment mes pensées. Je me suis donc trouvé quelques petits trucs pour me sécuriser et pour avoir un minimum de contrôle sur cette maladie incontrôlable. 

Tout d'abord, je me permets des escapades en voiture ou en train mais j'évite encore l'avion. Je ne suis pas rendue là, faut croire. Ainsi, lorsque je quitte pour un séjour loin de chez nous, je prends toujours le temps de me préparer une glacière bien remplie d'aliments qui ne me rendent généralement pas inconfortable. Il peut être bien difficile de trouver des repas sur le pouce qui sont adaptés à mon régime soit des produits sans viande et même sans lactose, mais qui contiennent assez de protéines pour me permettre d'avoir assez d'énergie pour les activités de la journée. Mettons que la cantine de matante Diane ne m'est pas accessible, quoique ce n'est pas l'envie d'un bon roteux toasté qui manque. Avec mon épicerie portative, je peux ainsi manger à ma faim des aliments qui me font du bien et surtout autre chose qu'une salade sèche de l'épicerie du coin. 

Ensuite, j'ai la chance d'avoir une minivan. Oui oui, j'ai bien dit « la chance » ! Je traîne le petit pot de mes filles qui nous a sauvés de bien des p'tits pipis dans les culottes. Je vous en parle, car j'ai moi-même dû l'utiliser à quelques reprises. Une des caractéristiques principales de la maladie de Crohn est d'avoir des envies urgentes et soudaines. Lorsque la crampe intestinale survient et que la prochaine toilette est fucking loin, avoir le petit pot à portée de main me sécurise et parvient même à diminuer le niveau de stress occasionné par la peur de faire caca live sur le banc de char (ce qui m'est trop souvent arrivé d'ailleurs). Ce n'est pas la situation rêvée mais pour ma part, ça m'a souvent dépannée en attendant d'arriver à une vraie toilette. 

Nous conduisons également avec la liste des restaurants sur notre GPS. Je peux ainsi repérer aisément les Tim Hortons et les Mcdos qui sont sur notre route. Encore une fois, tout est question de gestion de l'anxiété et de prévision. Ça me rassure de savoir que je peux facilement avoir accès à une toilette. Ça semble peut-être niaiseux, mais pour moi, ça marche! Dans ma vie, j'apprends à réduire les facteurs stressants et si porter une culotte d'incontinence à 31 ans peut m'aider dans cette quête de zénitude then so be it


Crédit : Giphy

Lorsque je sens que la maladie est plus active ou que je ne me sens vraiment pas bien, j'enfile une culotte d'incontinence. Je le dis sans gêne, car c'est ma réalité et j'ai fait la paix avec ça y a un bon moment déjà. J'en ai toujours en stock et j'en traîne avec moi dans l'auto au cas où.

En plus de ma toilette, de mon épicerie et de mes couches, je traîne également une partie de ma pharmacie. Je tente de timer mes traitements avec mes voyages, mais il est parfois impossible de prévoir la tournure des événements. Je pars donc l'esprit en paix avec ma trousse de secours qui contient des Pepto Bismol en liquide et en pilules, des Immodium (en cas d'extrême chiasse) et des Acétaminophènes extra forts pour aider à gérer la douleur puisque les Ibuprofènes ne sont pas recommandés dans les cas de maladies inflammatoires des intestins. Veuillez noter que je ne fais pas la promotion de la médication et je suis bien d'avis que de nombreux produits naturels fonctionnent tout autant que ceux que je propose. L'important est de trouver des trucs qui nous conviennent et qui puissent alléger notre existence parfois beaucoup trop lourde. Je veux découvrir, je veux rencontrer et je veux profiter de cette vie malgré la maladie! 


Crédit : stephvonrob/Instagram

 

Plus de contenu