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Être encore perdue (de la vie) dans la trentaine
Crédit: Clem Onojeghuo/Unsplash

Je « devrais » être rendue à l’âge où on ne se cherche plus. Enfant, j’imaginais cette période de ma vie figée à tout jamais.

Comme dans les portraits de famille réalisés au Studio Sears. Photos « stagées » avec un background de forêt boréale.

Ça ne bougerait plus. Deux enfants, une maison, un mari, pour toujours!

Mais je cours encore après la job, la promotion, la prochaine job, le gars, l’amour, la reconnaissance, le sens. Tout ça me fait perdre la tête, je pensais pourtant savoir qui je suis.

Puis, je doute encore. J’efface ce que j’écris, je supprime ce que je publie, j’adopte les phrases à la mode qui changent toutes les deux semaines pour rester crédible, créative, en haut de la liste, dans le top du moteur de recherche de Google, le référencement est roi sur Internet, plus le contenu, ça, c’était hier.

Je m’adapte aux nouvelles règles, ne plus « répondre à tous » dans un e-mail de groupe, ça c’était en 2004.

Plus de selfies dans les toilettes non plus, ça, c’était en 2012, plus de Vine, ça c’était en 2015. (Cardi B a su en tirer profit juste à temps. You go girl!)

Ne pas être capable de keep up avec Snapchat, ça c’est pour les jeunes, et je ne suis plus si jeune, paraît-il. À en croire les formulaires que je remplis, je suis passée à l’autre catégorie, un entre-deux bizarre : mi-figue, mi-raisin.

J’ai le temps qu’on me dit, beaucoup de temps. Du temps pour…

Me questionner oui, me demander si je dois m’acheter un chien, me dire que je n’ai pas le temps de m’occuper d’un chien, encore moins d’un enfant

Alors je vais sur Netflix, c’est moins demandant.

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