Ma foi, ce n'est pas toujours facile. Il faut savoir rester respectueux.se et souriant.e, mais aussi faire valoir les règlements et les valeurs du magasin.
Ce qu'on se fait souvent dire, c'est que le ou la client.e a toujours raison, et c'est faux 90 % du temps. Les fois où iels ont raison, c'est quand une étiquette est expirée, que le prix est mal affiché ou que c'est une erreur du département tout cours. Je parle bien évidemment de mon expérience. Les autres fois, c'est majoritairement parce qu'iels n'ont pas lu l'étiquette correctement ou qu'ils ne l'ont tout simplement pas lue.
Les clients achètent le prix et non l'article en tant que tel. À plusieurs reprises, il m'est arrivé de demander à la personne quelle sorte de pomme elle a prise et elle ne le sait même pas. On me donne toujours le prix ou on me dit « celle en spécial ». Ça ne nous aide en rien, puisqu'on a besoin du code de l'aliment pour l’inventaire. Certain.e.s utilisent leurs coupons sans même les lire… En prenant le temps de bien lire, ça sauve du temps non seulement à vous, mais à nous aussi.
Une des raisons pourquoi on ne peut pas vraiment s’obstiner rageusement avec le ou la client.e, c’est qu'on ne voudrait pas le ou la perdre et affecter la réputation du magasin (pis aussi ne pas vouloir se faire renvoyer). On essaie du mieux qu’on peut de lui faire comprendre la politique. Cependant, les caissièr.e.s n’ont aucune crédibilité selon quelques-un.e.s… ça leur prend toujours un.e superviseur.e! Par qui pensez-vous qu’on a été formé.e.s?
Voici une des fois où j'aurais aimé me défendre avec des mots pas gentils. Un homme âgé dans la 70aine (environ) passait à ma caisse. On a des emballeurs à l'épicerie où je travaille et ils se font souvent tipper. L'homme a généreusement donné un peu de monnaie au garçon et m'a demandé si les caissières en recevaient elles aussi. J'ai dit que non, que c'était rare. Il m'a répondu un truc dans le genre : « Ah! Ben c'est correct. Toute façon, les caissières, ça fait pas grand-chose, votre job est pas difficile! » Par-don?! On reste debout pendant 6 h à faire les mêmes actions en répétition. C'est fatigant, à la longue! Ce travail est autant physique que mental. On doit dealer avec des remarques sexistes et des client.e.s qui sont sûr.e.s et certain.e.s d'avoir raison, qu’iels connaissaient la loi mieux que quiconque.
Les client.e.s ne nous écoutent pas. Certain.e.s continuent de parler au téléphone et ne nous adressent très peu ou pas la parole. On se sent quasiment gêné.e.s de leur parler, on ne veut pas les déranger, t’sais. Je demande toujours à la personne par quel type de carte elle va payer et parfois elle ne fait que me montrer le dos de sa carte. Je me suis déjà fait dire : « Je vais payer avec ça ». Ça, quoi? Je dois poser la question plusieurs fois. Il y en a qui restent là à me montrer leur carte et ne me répondent pas. #Politesse
Malgré tout, le service à la clientèle peut être une bonne source de socialisation. Étant une fille timide de nature, j’ai appris à sortir de ma coquille et je suis une meilleure adulte! Je suis capable de socialiser davantage et je suis nettement plus à l’aise de parler avec des gens de tous âges.
Ce n'est pas toujours facile, mais ça nous apprend grandement à gérer toutes sortes de situations.