Pendant longtemps, j’ai fui mes émotions inconfortables. Que ce soit la jalousie, l’anxiété ou la tristesse, dès que je ressentais que je n’étais plus bien, je cherchais la porte de sortie (métaphoriquement!). J’avais toutes sortes de techniques de distraction: manger, me perdre dans les médias sociaux, Netflix, etc. La distraction (oui, oui, même manger!), c’est correct pendant un moment pour se sentir mieux, mais ça règle rarement le problème.
J’ai appris à faire face à l’inconfort il y a quelques années, quand j’ai décidé que j’en avais assez de me battre contre mon corps. J’ai voulu apprendre à l’accepter et à en prendre soin. Pour guérir mon image corporelle, la première étape a été de la regarder en pleine face. On peut dire que ça a été pénible au début. J’étais habituée au cycle suivant : je juge mon corps → je vis des émotions négatives→ je trouve une distraction → je passe à autre chose. Puis ça recommençait rapidement. Pour briser ce cycle, qui affectait mon estime de moi et ma relation à la nourriture, il a fallu que je porte attention à tous mes jugements et aux émotions qu’ils déclenchaient.
À force d’en apprendre sur l’industrie de la minceur et les standards de beauté inatteignables, j’ai pu remettre en question les jugements et les attentes irréalistes que j’avais face à mon corps. C’est là que j’ai vraiment fait face à l’inconfort. J’ai commencé à porter attention à mon discours intérieur sur mon poids et mon image corporelle. J’ai vécu sans censure les émotions négatives que j’avais face à mon corps. J’ai écouté tous les jugements que je portais sur moi-même.
En laissant libre cours à mes émotions et en répondant à mon discours intérieur avec douceur et empathie, j’ai réalisé que je me sentais beaucoup mieux que quand je tentais d’éviter à tout prix ces moments de souffrance. Depuis ce temps-là, j’essaie de ne pas résister quand je ressens des émotions inconfortables, qu’elles aient à voir avec mon corps ou pas. J’ai découvert que, de l’autre côté de l’inconfort, il y a un calme vraiment plus serein que ce que la distraction peut m’offrir.
Ceci dit, quand je ne suis pas prête à affronter des émotions négatives, je me donne toujours le droit de revenir à mes techniques de distraction, tout en sachant que je pourrai revisiter cet inconfort un peu plus tard.
P.-S. Pour #FeelTheFeels, l’aide d’un thérapeute peut être très précieuse!