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Qu’est-ce qu’on mange au Chili ?
Crédit: Elizabeth Dupont

La cuisine de mon pays d’accueil n’est pas très connue au Québec si on la compare par exemple à celle du Japon ou de l’Italie. J’ai donc pensé vous parler de quelques ingrédients incontournables dans l’alimentation des Chilien.ne.s et vous présenter quelques plats typiques.

Premièrement, déconstruisons les mythes. La cuisine chilienne n’est pas piquante malgré son nom. Oui, il y a un piment qui entre dans la composition de nombreuses préparations qui s’appelle l’« ahí ». (Eh non! Le chili n’est pas chilien!) C’est un piment long et vert qui peut être piquant s’il est plus mûr, mais normalement il n’est pas très fort si comparé au jalapeño.

Crédit : plants_and_suculents/Instagram

L’alimentation des Chilien.ne.s comprend énormément de pain et d’avocat, pas pire millennal hein! Le pain populaire est de la maraqueta (voir la photo de l'article) ou amasado, un pain rond plus dense. Il est tellement populaire ici que tous les dépanneurs de tous les petits mini-villages en offrent des fournées chaudes fraîches plusieurs fois par jour. D’ailleurs, le Chili est au sommet des pays qui mangent le plus de pain avec la France.

Aussi, les repas sont différents. On mange un déjeuner le matin qui se compose souvent de pain accompagné d'avocat, de marmelade, de fromage et/ou jambon et d'œufs brouillés. Le dîner est le plat le plus important, on le sert vers 14 h. (Oui! Je meurs de faim forever!) Le soir, vers 20 h, on mange la Once, un repas moins lourd que le souper que nous connaissons au Québec. Ça ressemble à un brunch/heure du thé. La Once propose du pain, de l'avocat, des confitures, des œufs brouillés et des petits gâteaux. (Quand je dis petit, ce sont en fait d'énormes pointes. Les portions sont toujours énormes ici!)

Crédit : eliedupont/Instagram

Tomate, coriandre et citron sont trois ingrédients omniprésents dans la cuisine chilienne. On s’en sert d’ailleurs pour préparer un condiment traditionnel appelé le pebre. Il comprend aussi de l’oignon et de l’ahí avec de l’ail et de l’huile d’olive, notamment. On en sert toujours avec du pain avant le plat principal au restaurant.

Crédit : pebrechile/Instagram

 

La poutine version chilienne
Il y a bel et bien un plat chilien qui ressemble drôlement à la poutine québécoise! Sur la plaque, on fait sauter des chorizos, du bœuf en fines tranches et des oignons avant de verser le tout avec son petit jus sur une montagne de frites. Le tout est assorti d’un œuf frit bien coulant sur le dessus. C’est délicieux, mais personnellement j’aime mieux la poutine, qui est plus « sauceuse », et surtout le délicieux fromage en grains, qui n’existe pas ici.

Un petit retour en 2015, alors que je dégustais une chorillana pour la toute première fois de ma vie.
Crédit : Elizabeth Dupont

Les completos
Votre game de hot-dogs ne sera plus jamais la même après avoir lu ceci. Au Chili, on les sert avec de l’avocat en purée! Oui oui! Il y a une variété qui s’appelle l’Italiano, qui comprend des tomates en dés, de la purée d’avocat et de la mayonnaise maison. DÉCADENT! Certains endroits offrent des saucisses de soya pour les végétariens.

Voici le completo de la meilleure petite cantine de Santiago que je connaisse. Un endroit bien populaire qui s'appelle l'Askeroso (Le dégeulasse). La quantité d'avocat dans ce completo est équivalente aux portions normales au Chili, c'est-à-dire BEAUCOUP.

Crédit : del.barco/Instagram

La friture
Les Chilien.ne.s mangent énormément de friture en général. Les frites sont très populaires, mais moins que les traditionnels empanadas, petits pâtés fourrés avec différentes garnitures. On en retrouve dans d’autres pays d’Amérique latine et même en Espagne. Le traditionnel empanada chilien est cuit au four et fourré avec de la viande hachée mijotée avec de l’oignon et du bouillon, un œuf cuit dur et une olive. On en retrouve sur tous les coins de rue de Santiago, tout comme les sopaipillas ,qui sont des petites pâtes frites faites à base de citrouille. Les Chilien.ne.s aiment leur ajouter de la moutarde, du pebre, du ketchup ou de la mayonnaise.

Les sopaipillas se mangent traditionnellement lorsqu'il pleut. Puisqu'il ne tombe que très rarement de la pluie dans la région centrale, la tradition s'est perdue et on en mange sur les coins de rue quand on a un petit creux.
Crédit : panaderia_aymaria/Instagram

Le merken
Cette épice est extraordinaire! Je dois me retenir d’en mettre sur tout, comme mon petit mari. C’est un piment chilien différent de l’ají, le cacho cabra qui est séché et fumé. On y ajoute un peu de coriandre et de sel. Il est hallucinant pour parfumer à peu près n’importe quoi.

L'asado 
Attention aux végétarien.ne.s/végétalien.ne.s!
Le Chili, comme beaucoup de pays d'Amérique latine, est fervent amateur de viande rouge grillée. Ici, le barbecue se nomme asado. On le fait sur le charbon traditionnellement. Lorsqu'il y a un match de soccer, tout le monde fait des asados et parfois ça résulte en beaucoup de smog dans la grande ville de Santiago! Oui oui! Ah! Et un truc particulier, c'est qu'il est rare de trouver un asado avec des petites pièces de viandes découpées comme au Québec. Ici, on met le filet ou la fesse de bœuf au complet sur le grill!

Souvent les poêles à asados sont fait avec des barils et des grilles de fortunes. Voici un exemple de la quantité de viande qu'ils font cuire!
Crédit : Elizabeth Dupont

En rafale
En général, la cuisine traditionnelle est très simple et avec peu d’épices. D’ailleurs, si vous allez au restaurant dans un secteur populaire, ne cherchez pas le poivre… Il n’y a que du sel dans la grande majorité des foyers chiliens. 

Prochainement, je me promets de vous partager quelques recettes traditionnelles que j’ai apprises grâce à ma belle-maman et la maman de ma famille d’accueil. Puisque la cuisine chilienne est simple et semblable à celle de nos grands-mères québécoises, elle est facile à reproduire au Québec.

Ah! et punch final… Il n'y a pas de sauce chili au Chili! Bleh!

Voici l'empanada traditionnel cuit au four. C'est un pâté rempli de farce. On en vend pratiquement sur tous les coins de rue.
Crédit : Elizabeth Dupont
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