Le Whole30, 30 jours d’enfer?

Il y a un mois et demi, j’ai regardé mon fiancé (oh que j’aime dire ça) et je lui ai proposé d’essayer une diète spéciale, soit le Whole30. Ce concept, qui existe depuis plusieurs années, a pour but de nettoyer le corps des toxines apportées par certains aliments. Il prône la consommation de nourriture de base et non transformée, d'où le nom « Whole », et le « 30 » vient du fait que ça dure 30 jours. Ça devait aussi aider à mieux cibler ce qui pouvait irriter mon intestin*. À première vue, ça semblait assez simple : nous ne pouvions consommer aucun produit laitier (paix à mon âme), aucun produit à grain comme des pâtes, du pain, du riz, de l’avoine, du quinoa, etc., aucune légumineuse ou soya (et ça inclut les arachides, qui sont aussi une légumineuse), aucun sucre (sous toutes ses formes) excepté les fruits et aucune malbouffe.

Le sucre a tout compliqué, car il y en a dans tout. Magasiner pour des trucs de base comme du bouillon de poulet est devenu un enfer. À l’épicerie, même dans la section bio/organique, il y avait du sucre dans beaucoup de choses. De plus, il a fallu être très organisés en termes de choix de repas et de collations. Je vais donc vous parler des avantages et inconvénients de tout cela, et vous donner des trucs si vous décidez vous aussi de vous lancer!
 
Les inconvénients

1. Ça coûte cher, excessivement cher
Comme nous ne pouvions manger aucun grain, il fallait pallier avec autre chose afin de rendre nos repas assez substantiels, ce qui veut dire beaucoup de légumes et de viandes. Comme les options végétariennes étaient limitées, voire impossibles (aucune légumineuse, produits laitiers ou soya), notre source de protéine était animale. De plus, je suis du genre à manger en collation un morceau de fromage et un fruit, mais là on a dû acheter des noix et des dates. Ça coûte une petite fortune, surtout quand vous êtes allergiques aux arachides. Nous ne sommes pas du tout sortis au restaurant, alors on a économisé là-dessus, mais en même temps, ça nous coûtait presque 230 $ par semaine d’épicerie, et ce, juste à cause des produits spéciaux, des noix et de la viande.

2. Pas de vie sociale ou presque
Bon, le restaurant devenait évidemment impossible, les bars aussi (alcool = sucre), et nous ne voulions surtout pas imposer nos choix à nos amis s’ils nous invitaient à souper. De plus, si nous sortions après le travail pour un café entre amis, à moins d’avoir une bonne collation sur soi, il était impossible de ne pas mourir de faim et de devenir impatient (mon fiancé pourrait en dire long et large à ce sujet).

3. Les deux premières semaines sont l’enfer sur Terre
C’était tellement difficile que j’ai appelé ça le 30 Days of Hell. Nous étions tous les deux de mauvaise humeur, irritables, fatigués et nous avions envie de manger du pain.

4. C’est très restrictif
Rien ne pouvait être laissé au hasard, sinon il y avait plus de chance que nous abandonnions ou trichions. Rien ne pouvait être spontané dans nos choix alimentaires et tout était choisi vraiment d’avance. C’est un peu plate, surtout pour moi qui cuisine au gré du vent et de mes envies.

5. Du café noir

6. Pas de pain
Je n’aurais jamais pensé que ça aurait été ça le pire dans tout ça.

1. On a fini par avoir plus d’énergie
Comme on ne consommait aucun sucre, on dirait que nos corps étaient moins fatigués et plus énergisés. C’est un sentiment que je n’avais jamais vécu, et j’aime vraiment ça.

2. On a beaucoup appris sur nos limites et sur ce dont nos corps ont vraiment besoin
Aussi, ça nous a permis de voir que nous mangions très bien et sainement avant le Whole30, mais que nous pouvions encore faire de meilleurs choix dans tout ça, si on le désirait.

3. Pour ma part, j’ai perdu du poids
Ce n'était pas mon but en faisant le Whole30, mais ça m’a fait du bien de retrouver la taille que j’avais avant que mon anxiété fasse des siennes. Ça m’a donné un petit boost de plus pour continuer à prendre soin de moi à mon rythme et d’aller faire du sport comme j’en faisais avant.

4. J’ai perdu ma dent sucrée
Écoutez, je n’ai jamais eu la dent sucrée, mais mon fiancé oui. Depuis que nous habitons ensemble, je me suis transformée en bibitte à sucre à temps partiel et ça a apporté son lot de problème sur ma santé. Puis, aujourd’hui, je suis de retour à juste vouloir consommer du sucre de temps en temps, sans excès.

5. C’était un beau défi à faire à deux
Nous avons eu des hauts et des bas dans tout ce mois, mais nous avons beaucoup discuté et nous sommes fiers d’avoir continué jusqu’à la fin.

1. PLANIFICATION
Je ne le dirai jamais assez! Sincèrement, préparez-vous un mois à l’avance, dans le sens où je vous suggère de consommer tous les produits interdits que vous avez chez vous avant ce mois-là, afin d’éviter le gaspillage. Faites vos recherches de recettes et faites-vous un plan de repas et de collations. Aussi, magasinez les spéciaux d’avance et mettez de la viande au congélateur.

2. N’essayez pas de faire une recette que vous aimez d’une certaine façon durant le Whole30
Exemple des fajitas sans tortilla, fromage ou crème sure, c’est laid.

3. Faites-le à deux (ou plusieurs), car seul.e c’est facile de laisser tomber
Mars est un beau mois pour le faire, après la St-Valentin et avant Pâques et le printemps.

4. Après 21 jours, ça devient une habitude et tout va mieux, alors courage! 

Enfin, alors que j’écris cet article, je me dis que ce soir ce sera notre dernier repas Whole30, et que j’ai réalisé que mon syndrome du côlon irritable est surtout causé par des légumes et mon intolérance au lactose. Nous nous sommes aussi promis de ne pas faire d’excès dans les prochaines semaines afin de ne pas déstabiliser nos corps avec des aliments qu’ils n’ont pas consommés depuis 30 jours. Par contre, je pense à mon prochain brunch, pis j’ai hâte!

*Si vous souffrez (ou pensez souffrir) du syndrome de l'intestin irritable (SII) ou d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI), il vaut mieux consulter un.e professionnel.le de la santé avant d'entreprendre le Whole30 pour recevoir le meilleur accompagnement possible.