Un petit peu de théorie (déformation de chercheuse)
La mémoire sensorielle, qu’on appelle également mémoire perceptive, est liée à nos cinq sens. On y associe plus souvent l'odorat, l'ouïe et la vue, mais ça concerne également le goût et le toucher. Tout comme les autres types de mémoires, elle emmagasine par elle-même certaines perceptions et agit de son propre chef, sans qu’on en ait réellement conscience.
Nos sens perçoivent donc des choses que le cerveau va stocker et associer à des sensations — et ça fonctionne même si on n’y porte pas attention. Ce qui est fascinant, c’est que quand le corps reprend contact avec ces mêmes éléments ayant été perçus auparavant, les sensations se répètent. C'est bien fait, un cerveau!
Un registre sensoriel apaisant
Ce qui est super agréable avec le registre de sensations qui se crée en nous, c’est qu’on peut revivre ad vitam æternam de bons moments de notre existence : genre se sentir chez soi quand l'odeur d'un ragoût nous chatouille les narines ou revivre une soirée amusante en entendant une simple chanson. En ce qui me concerne, j’expérimente plus que jamais ce phénomène de réminiscence. Si vous avez lu mon tout premier texte pour TPL, Enfin connaître son happy ending (#JassumeLaPloguePerso), vous savez que mon amoureux travaille dans le Nord et part deux longues semaines chaque mois. Au moins, j'ai mon chat…
Dernièrement, je me rends compte que la présence de mon chéri a laissé une trace dans chacune des fibres de mon corps : son parfum, imprégné dans l’un de ses chandails, me rassure quand j’ai du mal à dormir ; sa chanson préférée me ramène en tête des dizaines de souvenirs communs ; la douceur et le poids de sa catalogne m’apaisent comme lorsqu’il me prend dans ses bras ; le goût de certains plats évoque un tas de repas échangés ; la vue de ses affaires à la maison me fait invariablement sourire. Bref, pas mal tout me fait penser à lui… Vous voyez l'idée? #CommentTournerLeFerDansLaPlaie
Des émotions douces-amères
Bon, vous l'aurez compris, l’ennui, c’est que notre registre sensoriel réfère à des créations de l’esprit, puisque ce qu’il a emmagasiné appartient au passé. Les émotions qui sont associées aux sensations qui nous reviennent sont alors souvent douces-amères : nostalgie, privation, manque… C'est pas toujours d'adon!
Dans mon cas, c’est exactement ce qui se produit! Je me nourris de ces sensations, puisque j’en ai besoin, et je suis devenue complètement accro au réconfort qu’elles m’apportent, mais, en même temps, elle creuse l’impression de vide dans ma poitrine en me remémorant inlassablement la distance et l’absence.
Oui, un peu mélo… je sais. L'être humain aime ben ça, vivre dans le passé. Ah, nostalgie, quand tu nous tiens!