Le roman à succès de Geneviève Pettersen, La déesse des mouches à feu, a été adapté pour la scène avec l'aide de Patrice Dubois et Alix Dufresne. Véritable envoûtement, ce plongeon dans la réalité de l'adolescence lui dresse un portrait à la fois magnifique et hideux. Pas une, mais bien onze Catherine se sont partagé la scène pour nous révéler leur histoire.
L'histoire du roman se déroule dans les années 1980 à Chicoutimi. D'entrée de jeu, les actrices affirment qu'elle se passe aussi à Montréal en 2018 ce qui, au fil de la pièce, fait beaucoup de sens. Catherine doit endurer deux parents qui se détestent et découvre la rébellion adolescente avec tout ce qu'elle comporte : drogue, premier amour, fête et mort de l'enfance.
Pour cette pièce, le processus créatif fut véritablement unique et audacieux, puisque les onze adolescentes de la pièce se sont rencontrées plusieurs fois par semaine depuis le mois de septembre pour partager leur histoire, des textes de leur cru, leurs impressions et même des playlists qui ont servi à monter la trame sonore. Je crois bien que c'est ce festival de vérité qui a permis d'offrir un spectacle aussi touchant.
Peu importe l'âge, le genre ou l'origine, tous.tes se sentent interpellé.e.s par ce récit sans tabous, rythmé autant par du Dead Obies que du Nirvana. Qui n'a pas déjà rêvé de pouvoir hurler sa peine, de fesser dans un mur ou de scander un glorieux « Tabarnak! » bien senti devant une salle ébahie? Enfin une catharsis commune qui fait du bien!
La déesse des mouches à feu, c'est jusqu'au 30 mars au Théâtre de Quat'Sous.