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La dérape : Quand l’opinion dépasse le secteur d’activité
Crédit: Oliver Thomas Klein/Unsplash

Je vais faire mon possible pour rester calme et articulée malgré le fait qu'en dedans, j'aie une accumulation de lave qui n'attende que mon go pour jaillir de ma bouche tel le volcan Mayon. « Éruption verbale dangereuse et imminente » aurait très bien pu être le titre de ce billet. Mais non, je ne vendrai pas mon âme au comptable cool, Pierre-Yves McSween. 

En fait, j'écris parce que j'en ai ras le toupet de me faire prendre pour une conne. Quand je dis « je », c'est aussi « nous ». J'ai jadis eu confiance en les médias. Je les voyais comme des gens du peuple, qui vulgarisaient et transmettaient l'information. Je peux vous dire que cette confiance et cette naïveté est long gone quand je regarde certains de ces représentants. Les p'tites cliques qui sont mortes de rire derrière leurs chroniques arriérées, des nouveaux visages qui nous traitent d'une manière dénoncée dans les cours d'école. Nous en sommes rendus là gang

Après ça, le gouvernement doit investir dans des campagnes pour contrer l'intimidation dans nos établissements scolaires alors que criss, ça part principalement des adultes ces histoires-là. Adultes qui sont prétendument des modèles à suivre. J'en peux plus de voir des péteux de broue venir me brandir tout leur savoir dans la face. C'est super l'éducation, mais reste que c'est un luxe que bien des gens, même ici au Québec, ne peuvent s'offrir. Friendly reminder, les diplômes ne font pas de toi une meilleure personne mon chum

Je vais cesser le vaguebooking et dénoncer l'attitude privilégiée et élitiste de celui qui me fait cringer à la simple vue de son sourire narquois. Je le trouvais bien cool au début de sa carrière télévisuelle, moi qui ne connais pas grand-chose aux chiffres. Moi qui n'ai pas mes Maths 536 et qui ai rushé dans le cours de Statistiques de mon p'tit DEC en sciences humaines PAS DE MATHS. J'avais pourtant spécifié le PAS DE MATHS, alors pourquoi me crisser un cours de Stats. Bref, j'avais envie d'apprendre de lui. Hélas! La seule chose que j'ai retenue de tous ses passages a été le manque extrême de nuances dans ses propos. 

Je suis encore subjuguée par un de ses trop nombreux passages à TLMP, alors qu'il mentionne d'un ton condescendant que tout le monde devrait avoir un an de salaire en épargne. Bien oui toi! Je travaille en éducation. J'éduque les enfants à avoir du respect, de l'empathie et de l'ouverture d'esprit, mais je suis quand même dans la mire des coupes gouvernementales. And yet, je suis supposée épargner. Drôle de paradoxe hein!

Ses frasques ne font que s'accumuler. Citons, notamment, l'article de Mélodie Nelson paru hier : un article dans lequel elle accuse le comptable cool de l'avoir délibérément bashée dans les médias sociaux en identifiant son employeur dans la publication. Avec ses tweets désobligeants, le comptable juge un quartier de Montréal notamment par les activités diurnes et nocturnes des travailleuses du sexe et de par ses restaurants soi-disant pas très gastronomiques. Un quartier dans lequel il est dangereux d'y élever ses enfants. Il est grand temps que ce personnage public enlève ses œillères. Il aurait peut-être vu la verdure et les parcs avoisinants. 

Je suis tannée de ces personnes qui débarquent comme un cheveu châtain frisé crissement non sollicité dans ma soupe ramen. J'ai beau pas le suivre, mais il semble être partout avec ses jugements gros comme mon cul. Cette personne qui a la tête enfouie dans le sable plus blanc que blanc. Ce sable sec sur lequel il fait mal de marcher. Cette personne qui se cache derrière son savoir ô combien chiffré, derrière des mots qui impressionnent et taisent la classe moyenne, qu'il méprise du haut de son t-shirt Poches et Fils dont il n'avait clairement pas besoin. 

Chère personne, tu m'as traitée de naïve dans un de tes articles parce que j'écris pour d'autres sans en recevoir le sou, tu lèves ton nez de comptable cool sur nous qui n'avons pas un an de salaire en épargne. Tu juges au lieu de guider, tu méprises les professions non traditionnelles et tu utilises ta tribune pour alimenter la haine sociale. 

J'aimerais que nous prenions un moment de recul et que nous réfléchissions à nos écrits, à nos propos et à nos privilèges. Chaque mot peut blesser profondément, qu'il ait été consciemment choisi ou non. Il y a de grandes injustices dans notre société et c'est ensemble que nous pouvons les pallier. Je dénonce pour que nous avancions. C'est idéaliste mais c'pas con. 

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