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L’amitié sans filtre
Crédit: Matthew Henry/Unsplash

C’est quand on trouve enfin quelqu’un avec qui on peut être soi-même à 100 %, dans toute son imperfection, dans sa vulnérabilité comme dans sa force, dans son intensité comme dans son état le plus près de l’inertie – dans mon cas, ça se rapproche de la consistance d’une pâte trop cuite, honnêtement –, quelqu’un qui accepte ce que l’on est en étant plus exempt de jugement que Mère Teresa qu’on saisit le sens réel du mot « amitié ».

Vous savez, quand l’ami.e en question célèbre vos succès avec autant de shooters que vous, pleure vos peines en produisant autant de morve ou complète vos anecdotes avec autant d’enthousiasme…

Crédit : Giphy

 
Bref, pour exprimer l’authenticité et la transparence de ce genre de relation, j’ai choisi d’appeler ça l’amitié « sans filtre ». Si vous pensez à Instagram, vous n’avez pas tout à fait tort. D’une part, ces mots réfèrent selon moi à une réalité exprimée telle quelle, toute crue, dans son entièreté, quelle qu’elle soit. D’autre part, ils réfèrent à l’absence d’artifices ou d’enrobages superficiels, un peu comme une photo qui n’a pas été retouchée. Une relation comme celle-là, il n’y en a pas des dizaines qui se tissent dans une toile sociale : ça va arriver quelques fois dans une vie et souvent on peut les compter sur les doigts d’une seule main.

Crédit : Giphy

 
Ce qui arrive, c’est qu’à un certain moment, dans l’existence de chacun, il y a un ménage qui se fait, naturellement. Je ne parle pas de passer la balayeuse parce que le chat perd trop de poils dans l’appart, je veux dire faire le tri dans ces trop nombreux individus qui disent être des amis, mais avec qui on est pris dans une relation à sens unique. Que ce soit lors d’un déménagement (étape souvent fatale qui met la hache dans tant de relations superficielles) ou d’un moment de vulnérabilité où l’adoption de la position fœtale est la seule option qui s’offre (le genre d’état qu’on ne partage pas nécessairement avec la voisine d’en haut), vient un temps où on se réalise que le nombre d’ami.e.s qu’on a sur Facebook n’est même pas proche d’être proche d’être proche de la réalité.

Crédit : Becca Tapert/Unsplash

Chaque fois, il y a un chapitre qui se clôt, un petit deuil qui se fait et qui se superpose à celui de toutes ces relations qu’on a cru réelles et faites pour durer. Puis, peu à peu, on respire mieux. On découvre qu’un.e seul.e ami.e véritable en vaut bien une vingtaine de bidons. Alors, même si c’est parfois difficile de faire une coupure, même si la pression sociale est forte et qu’on n’a pas envie de se retrouver seul.e un samedi soir, même si… En fait, quelle que soit la raison, n’oubliez jamais que l’amitié devrait simplement être vraie, sans jugement, remplie d’une affection pure et marquée d’un profond respect. Si vous devez sans cesse jouer à être quelqu’un d’autre, si vos efforts ne semblent jamais suffisants, si vous avez la constante impression de ramer seul.e, c’est peut-être parce qu’il est temps de quitter le navire #AbandonTheShip

Crédit : Giphy
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