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La Cure : Une série sur les hommes souffrant de dépendances
Crédit: La Cure/Télé-Québec

Quoi de mieux pour terminer le mois du Défi 28 jours sans alcool que de voir une série documentaire québécoise sur le sujet  de la dépendance? La Cure traite d’hommes qui tentent de se sortir des abysses de leurs dépendances. En cinq épisodes, on raconte le passage d’hommes au défunt centre Robert Piché-Elphège Roussel. Vous comprendrez donc qu’effectivement le centre a fermé ses portes depuis, en juillet dernier.

Le documentaire a été tourné en 2017, alors qu’après une menace de fermeture définitive, l’appui inespéré du célèbre commandant Piché a permis au centre de rouvrir ses portes. Ce ne sera toutefois que de courte durée. Pendant plusieurs mois, on suivra l’histoire d’hommes toxicomanes qui y passent et acceptent de se livrer à la caméra pendant qu’ils triment dur pour s’en sortir.

On les suit dans leur thérapie communautaire, on les voit dans leur quotidien au centre. On voit des moments poignants où ils affrontent des sujets délicats ouvertement, mais on voit aussi leurs échecs. Certains quittent la thérapie alors que d’autres enfreignent les règles. J’ai trouvé cet aspect intéressant en ce sens qu’il montre la thérapie sous son vrai jour. Le directeur du centre est d’ailleurs réaliste lorsqu’il dit qu’environ 15 % des personnes qui mettent les pieds au centre arriveront à surmonter pour de bon leur dépendance. Certains doivent y revenir, quatre, cinq ou six fois avant d’y parvenir. On ne se berce pas d’illusions, donc. Autre aspect intéressant, on suit un homme qui occupe un bon emploi et ne correspond aucunement au stéréotype habituel du toxicomane.

J’avoue que le documentaire m’a fait penser à plusieurs personnes de mon entourage qui ont dû passer par l’un de ces centres. Les dépendances à quelque substance que ce soit font de nombreuses victimes et pas seulement ceux qui consomment, mais aussi leurs proches. C’est d’ailleurs un point qui est mis en relief dans la série. On voit les proches des curistes qui racontent leur souffrance tout comme les participants eux-mêmes. Selon leurs propres mots, le plus difficile est justement de se pardonner pour la douleur infligée à leur entourage.

La thérapie communautaire employée au centre permet de créer un réseau d’entraide entre les hommes. Ils sont invités à parler à cœur ouvert entre eux, à se dire la vérité dans le blanc des yeux et avoir un réseau d’appui, ce qui a manqué à bon nombre d’entre eux principalement pendant l’enfance.

J’avoue que je me suis un peu questionnée quant à l’aspect éthique d’un tel documentaire pour les curistes. Plusieurs sortent de prison, très peu sont brouillés et on voit leurs proches. On a accès à des extraits de thérapie très personnels. Je me sentais un peu voyeuse même si je comprends la démarche d’un tel documentaire. Peut-être que le fait de parler de tout à visage découvert est justement le symptôme d’une grande souffrance et le désir d’en sortir pour de bon des participants. C’est peut-être aussi le souhait de donner envie à d’autres victimes de se prendre en main et entreprendre une cure ou de dire à leurs proches que ça se peut.

Ce qui m’a laissé un goût amer est la fin de la série, quand on apprend que malgré tout le chemin parcouru et la réussite de certains curistes suivis dans le documentaire, le centre a fermé définitivement ses portes en juillet dernier…

La série complète est en ligne sur le site Internet de Télé-Québec.

Voici quelques ressources : 

Alcooliques Anonymes : pour les gens vivant avec une dépendance à l'alcool 
Al-Anon et Alateen : pour les gens vivant avec un proche alcoolique
Narcotiques Anonymes : pour les gens vivant avec une dépendance à la drogue
Cocaïnomanes Anonymes : pour les gens vivant avec une dépendance à la cocaïne

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