J’ai fait une erreur, je l’avoue! En fait, il m’arrive de faire des erreurs, assez souvent même. Je suis humaine et l’erreur est humaine, sauf que j’ai beaucoup de difficulté à accepter que je puisse me tromper. Je suis hyper perfectionniste et prévoyante, alors quand j’oublie ou que je fais une erreur, je m’en ronge les sangs pendant des jours.
Certains diraient que je souffre d'anxiété de performance, mais je préfère ne pas m'autodiagnostiquer. Ma solution? Jusqu’à tout récemment, j’essayais d’éviter les erreurs. Ce n’est pas possible ; il y a toujours des imprévus, des moments qui passent trop vite pour que je réfléchisse et qui m’empêchent d’éviter l’erreur. Je l’ai dit plus haut, l’erreur est humaine.
Je vis encore moins bien avec les reproches des autres quand je fais une erreur. Il m’est arrivé quelques fois qu’on me reproche, des mois plus tard, une erreur banale que j’avais faite et qui, pour moi, était réglée. Ces fois-là, OMG, je ne m’en suis jamais remise. J’ai encore sur le cœur la fois où j’avais animé un bricolage trop libre ma première semaine de camp de jour et qu’il m’a été reproché au bout d’un mois lors d’une évaluation. J’ai aussi encore sur le cœur mon éducatrice en maternelle qui m’avait interdit de dessiner parce que je dessinais mal et que ça gaspillait le papier. Parce que oui, j’avais l’impression que je commettais une faute en dessinant mal, alors imaginez blesser quelqu’un que j’aime ou commettre une faute réellement nuisible à mon parcours professionnel? Ces situations m’ont toujours affecté grandement, disons-le ainsi. Jusqu’à ce qu’il arrive ce que je vous raconte…
L’autre soir, ou alors je devrais plutôt dire nuit, j’ai eu un doute. J’avais un souvenir amer de mon après-midi, comme un pressentiment que quelque chose s’était passé. J’étais hantée par la peur bleue d’avoir fait une erreur. Je me suis réveillée, paniquée, anxieuse et incapable de me calmer. Mon premier réflexe a été de vouloir renforcir mon « protocole d’évitement d’erreur » afin d’éviter que la situation se reproduise. Puis, au milieu de ma panique, je me suis arrêtée un instant et je me suis dit : « Ok, tu as peut-être fait une erreur. Il est trop tard pour réparer ladite erreur et inutile d’angoisser à ce propos. Qu’est-ce que tu pourrais faire à la place? »
Et c'est cette nuit-là, prise dans la gestion d’erreurs passées et d'un trop-plein d’émotions que j’ai décidé que le protocole devait être aboli. Que ma vie est faite d’erreurs et de mauvaises décisions qui forgent ma personnalité tous les jours. Que tout ce que je peux faire, une fois l’erreur faite, c’est reconnaître et accepter mon erreur et m’excuser si l’erreur a causé du tort. Pour la suite, je ne peux pas prévoir et prévenir toutes les situations. Oui, je me demande comment j’aurais pu éviter la situation pour corriger le tout, mais tout en acceptant qu’une erreur puisse se reproduire.
J’essaie ça, c’est tout nouveau, c’est bien beau sur papier, ça marche toujours bien dans les premiers temps, mais ensuite vient le moment où je suis fatiguée, épuisée et que tout m’affecte. Je verrai si je peux éviter d’être autant affectée par mes erreurs.