Pour une deuxième année, j’ai décidé de faire le 28 jours sans alcool de la Fondation Jean Lapointe. J’ai rejoint l’équipe des jumelles, fait mon petit don et sorti ma bonne volonté des boules à mites.
Pour être franche, ma consommation m’inquiétait un peu. Elle n’avait rien de dangereux ou d’extrême ; je correspondais même pas mal aux « critères sociaux ». Cependant, je me posais beaucoup de questions. Ce n'est pas parce que personne autour de moi trouve que je bois de façon anormale que je le fais nécessairement de la bonne façon pour ma santé. Oui, il m'arrivait de prendre un verre seule chez moi, ou plus. J'arrivais difficilement à arrêter complètement de boire même dans les phases où j'allais moins bien et que mes antidépresseurs rushaient à faire leur job. Est-ce que c’étaient des interrogations légitimes ou juste mon anxiété qui partait en peur, je ne le sais pas et je m’en fous un peu.
Dans mon quotidien, il m’arrivait de me demander si je prenais un verre pour les bonnes raisons. Est-ce que je prends un verre de vin à cause du contexte? T'sais, pas mal tout le monde a son petit vino dans un souper entre ami.e.s. Est-ce que c’est vraiment pour me détendre que je prends une bière ou c’est parce que je suis émotive? Se récompenser d’une grosse journée bien menée ce n’est pas comme vouloir oublier une journée de marde. J’ai-tu vraiment le goût de prendre une deuxième bière ou une troisième? C’est pour le bon goût que ça a que je bois ou juste par habitude?
Le défi me permet de remettre les compteurs à zéro, de prendre un peu de recul. C’est bien beau de lire entourée de petites chandelles dans mon bain des revues prônant l’introspection et le temps pour soi, mais il faut bien finir par le faire à un moment donné. C’est avec un œil plus clair que je peux aussi observer comment presque tout dans l’espace public nous incite à prendre un p’tit drink, tout le temps, pour n’importe quelle raison, et que c’est donc valorisé.
C’est tellement encouragé et commun, que plusieurs personnes m’ont dit des choses du genre « Oh my god! T’es bonne, je serais tellement jamais capable de faire ça! » Ben non, on est tous capables. C’est simplement que ça demande plus d’efforts pour certain.e.s. Si pour vous, s’abstenir pendant une semaine c’est suffisant, c’est ben correct aussi. Il n'y a pas de police de sobriété qui viendra vous donner un ticket si vous décidez de tricher.
Dans le fond, ne vous sentez pas mal de le faire, ou de ne pas le faire… ou même de vous en foutre parce que ça ne vous parle pas du tout. Voyez mon texte comme un appel à se connaître soi-même.
Je me souhaite, et à vous aussi, d’avoir une consommation qui me ressemble, qui me convient, qui me permet de rester aussi pétillante que lorsque je sirote du Perrier.
Alors, bonne réflexion et bonne tisane (qu’elle soit avec du gin ou non)!