Étant enfant, j’étais probablement la plus sociable de tout le quartier. Je faisais confiance à tout le monde et, avec ma grande naïveté, on pouvait me faire croire n’importe quoi. Et même si j’ai vécu un peu de rejet à l’école primaire, j’avais quelques amis. D’ailleurs, ma meilleure amie de cette époque l’est encore aujourd’hui. Malgré tout, j’avais toujours voulu faire partie d’une petite « gang ».
Au secondaire, j’ai changé de milieu et je me suis fait de nouveaux amis. On était un petit groupe qui s’est légèrement modifié avec le temps. Du secondaire 1 au 4, rien à signaler. On se faisait de petites soirées cinéma, des activités de filles, etc. Or, comme je vivais du stress et de l’anxiété avec l’école, ce petit groupe d’amis faisait en sorte que je me sentais mieux. Tout ça a continué au secondaire 5. Bref, j’ai terminé cette partie de ma scolarité en ayant le sentiment de compter, d’être importante et de faire réellement partie d’un groupe.
Voilà que le cégep commence, dans un autre milieu en ce qui me concerne. Car les autres membres de notre petit groupe étaient principalement au même cégep ou se côtoient plus souvent. Un jour, j’apprends ceci : plusieurs d’entre eux parlaient dans mon dos depuis plus d’un an. Même qu’ils m’avaient exclue de certaines activités en n’en parlant pas lorsque j’étais là. Et ce même s’ils s’entendaient tous pour dire que j’étais une des personnes les plus gentilles qu’ils connaissaient. Mais voilà, j’étais facile à duper. Alors que j’étais toujours là pour remonter le moral ou pour trouver des solutions à ceux qui en avaient besoin. Et j’avais une confiance aveugle en l’amitié.
Du coup, j’ai tout remis en question, en plus d’être profondément blessée, triste même. Je me suis longtemps demandé ce que j’avais fait pour qu’on me traite de « conne », tout en faisant comme si de rien n’était lorsque j’étais présente. Avais-je offensé quelqu’un? Avais-je changé de personnalité? Pourquoi personne ne m’avait pris à part pour m’en parler?… Eh bien, peut-être parce qu’on n’était que des enfants.
Ça a laissé des marques, dont un doute persistant envers mes amis. Même si ceux-ci n’ont rien à voir avec ceux que j’ai laissés à l’école secondaire. Ce doute, c’est un genre de sentiment qu’on ne m’apprécie pas réellement. Que même si on m’invite à des évènements, qu’en fait ce n’est que pour la forme.
Et c’est dommage parce que je veux bien croire que ce n’est pas vrai. Dommage aussi, car ça m’a rendue parfois un peu bizarre avec les autres, repliée sur moi-même ou portant un masque, comme si je ne pouvais pas être moi-même. Ça a fait en sorte que j’ai aussi négligé des amitiés.
Pour cela, je m’en excuse.