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Étudier jusqu’à s’en rendre malade… est-ce vraiment nécessaire?
Crédit: Free-Photos/Pixabay

Deux mois avant mes 26 ans, je prenais une des plus grosses décisions de toute ma vie : laisser tomber mes deux emplois qui me pourrissaient (littéralement) la vie pour retourner sur les bancs d’université à temps plein.

C’était, selon moi, la décision la plus logique et la solution à tous mes problèmes du moment. Je ne vais jamais regretter le choix que j’ai fait, parce que j’ai travaillé durement et très longuement pour obtenir mon petit bout de papier. Mais, à l’aube de mes 29 ans, je suis épuisée, anxieuse, exaspérée et complètement démotivée.

L’université, c’est un cadre strict. Bien franchement, je mentirais si je disais que je savais totalement dans quoi je m’embarquais. C’était le néant total, et dans la fébrilité et l’excitation de recommencer ma vie, d’une certaine façon, j’étais très décidée à sauter les deux pieds dans le vide. Je crois que c’est normal. Mais à ma première session, j’ai vécu une grève étudiante et j’ai réussi quand même à faire mon petit bout de chemin. Les exigences avaient été allégées et somme toute, j’étais satisfaite de cette première session qui faisait place au congé d’été. Puis la session d’automne a commencé et le stress m’est finalement rentré en plein dedans.

Des nuits blanches, de l’insomnie, des larmes, du découragement, de la haine, du désespoir, perte d’estime, crainte… j’ai vraiment vécu toutes les pires gammes d’émotions durant mon parcours universitaire. Mais malgré tout, j’ai continué et j’ai repoussé mes limites sans cesse. À la dernière session (j’avais 5 cours), mon corps a complètement lâché durant les examens finaux. Je n’ai pas dormi pendant 6 jours, j’avais mal au ventre, j’étais épuisée et confuse… il y a un examen dont je ne me souviens même plus d’avoir fait tellement j’étais à bout. Ça vous donne une idée de l’état dans lequel j’étais.

Ça fait longtemps que je pense que l’université n’est pas nécessairement faite pour moi. Ma personnalité et mon type anxieux naturel (TDAH/Trouble de la Personnalité Limite) font un cocktail assez explosif lorsque poussés devant les exigences et la pression. Et ce n’est pas toujours évident à gérer, bien honnêtement. J’affirme depuis le début de ma session actuelle que j’en ai vraiment assez et que j’ai hâte de me concentrer sur ma carrière, que je me bâtis parallèlement lorsque je ne suis pas sur les bancs de l’école. Beaucoup de gens aiment me rappeler que je vais donc m’ennuyer de ces beaux moments et que je dois les apprécier à 150 %.

Mais non.

J’adore apprendre, ça, c’est incontestable. J’ai envie de poursuivre des formations à distance ou des cours à temps partiel pour me garder allumée et dans le feu de l’action. Mais je n’ai plus envie d’étudier constamment et d’oublier ma propre santé au détriment de mon maudit diplôme.

Alors oui, retourner à l’université c’était un bien beau cadeau que je me suis fait à moi-même, mais avec un certain prix à payer en fin de compte. J'attends vivement avril avec impatience. Croyez-moi.

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