Je ne sais pas pour vous, mais j’ai souvent eu le goût de fuir mes émotions auparavant. Elles me faisaient peur ou étaient vachement désagréables, alors pourquoi me ferais-je encore plus souffrance en les vivant, me répétais-je souvent. Je ne voyais pas l’intérêt d’écouter ce côté de moi. Je croyais utiliser l’activité physique pour m’en libérer, mais ne me rendais pas compte que je l'étouffais.
Encore aujourd’hui, ce n’est pas évident d'accepter les émotions comme elles viennent. Il y a toujours cette envie d’éviter l’inconfort pour le confort. Ce qui est dommage, c’est que lorsque nous fuyons d’une quelconque façon, nous n’apprenons pas ce qui se trame en nous pour pouvoir mieux le gérer par la suite et avancer vers l’écoute de nos réels besoins. Souvent, ça devient encore plus insurmontable par la suite. Ainsi, comment faire pour bouger afin de mieux nous cerner?
Utiliser le mouvement vers l’expression de soi
Le mouvement est magnifique pour exprimer ce qui se passe en soi. Regardez par exemple l’émotion projetée par les danseur.euse.s lors de chorégraphies ou d'improvisation. Nous avons souvent l’impression que c’est cathartique pour elles.eux et qu’iels sont remplis de vie. Le mot émotion vient de la racine latine « emovere », qui signifie mettre en mouvement, et ce n’est pas pour rien.
Chaque fois que vous vivez quelque chose, vous pouvez porter attention à vos sensations physiques pour déceler d’où elles viennent et comment ça se manifeste en vous. La prochaine fois que vous vivez une émotion, trouvez un moyen de l’exprimer par une activité physique de votre choix qui concorde avec vos sensations et tentez l'expérience. Par exemple : vous vivez de l’angoisse et vous avez la poitrine qui vous serre. Déjà, en prenant conscience de l’émotion et de la sensation dans votre corps, vous apprenez à la connaître davantage et à y mettre des mots. Vous ne fuyez pas, vous « entrez » dedans. Une idée serait d’aller marcher quelque part pour ouvrir votre poitrine et y amener de l’oxygène.
Oui, ça prend du courage
Comme je disais ci-haut, ce n’est pas facile de vivre complètement une émotion. Ça peut faire peur et parfois nous ne voulons pas voir ou vivre ce côté de nous. J’entends par courage la volonté d’apprendre à se connaître, le bon autant que le mauvais. Le courage peut être de rester avec l’émotion quelques secondes comme de la vivre complètement. Vous remarquerez peut-être que plus vous vivez vos émotions, plus il est facile de passer au travers, car vous les connaissez déjà et aurez peut-être trouvé des méthodes pour mieux les gérer. Par contre, il est important d’aller consulter un.e professionnel.le si vous sentez que c’est trop ou que vous avez simplement besoin d'un coup de pouce. De l’aide pour déchiffrer tout ça peut être plus qu'utile!
Comment savoir si vous fuyez ou pas?
Si vous remarquez que vous avez bougé suite à une émotion et que vous ne l’avez pas écoutée au début en cernant ce qui se passe dans votre corps, il se peut que vous l’ayez fui. Aussi, pour savoir si vous fuyez, demandez-vous si après l’activité physique, vous avez mieux compris pourquoi vous étiez dans cet état-là. Remarquez si vous êtes plus centré.e et que vous êtes revenu.e à elle par la suite. Si vous bougez de façon excessive et que votre énergie est à plat, c’est un autre signe potentiel que vous n’avez pas écouté les besoins de votre corps et vouliez échapper à quelque chose.
Tentez l’expérience la prochaine fois que vous vivez une émotion forte. Ça peut être autant de la joie que de la tristesse. Il n’y a pas de règles, seulement de l’écoute! Dansez, étirez-vous, marchez, frappez un sac de boxe, sautez sur place, il y a tant d’options!