Si je vous dis « trouble alimentaire », quelle image vous vient en tête? Le plus souvent, on pense au stéréotype de la jeune femme au visage émacié. Normal, c’est l’image qui est la plus utilisée pour représenter cette maladie. J’ai effleuré le trouble alimentaire il y a quelques années (je n’ai pas reçu de diagnostic officiel), mais je n’avais pas l’air de ça. Mon IMC était dans la catégorie « normale ». Au début de mes difficultés, j’ai moi-même remis en question la souffrance que je vivais, surtout que ma perte de poids était voulue au départ et sans cesse félicitée par mon entourage. Quand j’ai finalement cherché de l’aide, une psychologue m’a même dit mot pour mot que j’avais l’air « très correcte », jugeant ainsi mon apparence au lieu d’écouter mon cri du cœur. Ce fut une période extrêmement souffrante mais aussi relativement courte. Cette expérience m’a permis d’éprouver encore plus d’empathie pour celles et ceux qui souffrent de troubles alimentaires pendant des années.
Mon rétablissement s’est fait tranquillement, avec beaucoup de soutien et pas mal d’efforts. Il faut dire que nous vivons dans une société qui célèbre la restriction et la manipulation du corps à tout prix, tel que le régime détox post excès de Noël ou encore la quête du beach body pour se préparer à l’été. Pas facile de guérir dans un environnement qui fait la promotion des comportements qui nous font du mal! Mais il est possible de s’en sortir. C’est le message que nous envoie ANEB et la Maison l’Éclaircie dans le cadre de leur campagne annuelle « La Semaine Nationale de Sensibilisation aux Troubles Alimentaires » qui débute le 1er février prochain #SemTA2018. Le slogan cette année : « Les troubles alimentaires peuvent être une prison. Avec de l’aide, tu peux t’en libérer. Les clés sont à ta portée! »
Cette campagne de sensibilisation aux troubles alimentaires est extrêmement importante, car elle nous force à penser au rapport que nous et nos proches entretenons avec notre corps et la nourriture. Elle nous rappelle aussi l’importance d’aller chercher de l’aide, car l’aide existe. Le thème de la #SemTA2018 est d’autant plus porteur d’espoir cette année, parce qu’il défait le mythe qu’on ne peut se sortir complètement d’un trouble alimentaire. Bien sûr, ce n'est pas un chemin facile. Ça implique beaucoup d’efforts et de ressources ; il est important de se rappeler que le trouble alimentaire est souvent la manifestation d’une souffrance qui va bien au-delà du désir de maigrir. Bien que chaque personne souffrante ait un parcours différent, le message qu’envoient les deux organismes laisse entendre qu’on peut toujours aspirer au mieux-être, parce qu’on le mérite.
Du 1er au 7 février, des outils de sensibilisation, tels que des articles sur les clés du rétablissement, seront disponibles sur le site de la #SemTA2018. Des évènements auront aussi lieu partout au Québec, vous trouverez les détails dans la section calendrier du site Web.
D’autres ressources sont aussi disponibles sur le site d’ANEB.
*Merci beaucoup à Régine pour son aide dans la rédaction de cet article!*