J’étais du genre rythme effréné. J’étais du genre je commence le ménage entier de ma maison et je le termine en deux jours, entre la fin d’un contrat et le début d’un autre. J’étais du genre, le 3 janvier, OK les vacances de Noël sont terminées et je recommence la vie vite vite (ça, c’est si j’avais eu des vacances de Noël).
Il y a eu les années de résolution pas respectées. Celles où je n’avais pas le temps, pas le temps d’en prendre, encore moins de les tenir. Et forcément ont suivi celles où, même si j’avais voulu me résoudre à quoi que ce soit, le temps que j’avais devant ne servait qu’à me réparer.
Cette année, je suis mieux et j’ai du temps.
L’occasion de me remettre au quotidien qui va vite.
Le temps de souhaiter grand, de changer tout, quoi.
Mais non.
Parce que je dois maintenant admettre que je ne peux plus, autant que je ne veux plus, reprendre la vie aussi rapidement qu’avant.
Parce que, j’ai compris que, pour que les résolutions tiennent, elles doivent être petites et significatives. Elles doivent venir de moi, de ce dont mon cœur a besoin.
Pas de ce que je lis et de ce que je vois dehors.
Je dois les entendre en dedans.
Le 2 janvier, alors que le monde recommençait à retrouver ses occupations, je me suis arrêtée. Des vacances après les vacances, jamais je n’aurais cru.
Je savais que je voulais faire le ménage de toute ma petite maison, ses garde-robes, ses armoires et ses tiroirs (je déteste les traîneries et les choses pas rangées).
Je savais que j’avais l’intention de commencer un journal de mes humeurs, de mes finances et de mes lectures.
Je savais que j’avais des horaires, des tableaux, des listes à faire pour mon contrat de mars.
Je savais que le quotidien reprendrait vite autour de moi et que, dans ma tête d’avant, c’était le moment tout désigné pour organiser ma vie avant qu’elle se charge de m’organiser.
Ce que je savais le plus, c’est que si je ne prenais pas ce temps, si je ne m’en tenais pas à aller lentement, la seule affaire qui irait vite serait ma chute.
Depuis le 8 janvier,
je lis le matin, même si je sais que le contenu de la moitié de mes armoires attend sur mon comptoir de cuisine que je le ramasse.
Je travaille l’après-midi, parce que j’ai appris que c’était le moment le plus productif pour moi.
Je me fixe des objectifs qui m’auraient semblé petits, qui sont maintenant juste réalistes.
Je m’arrête quand j’en ai besoin. Je dis non, si jamais je ne le sens pas.
Ça ne va pas toujours de soi. Il y a des jours où je suis très en paix avec tout ça, il y en a d’autres où l’angoisse m’attend au coup d’œil de mon bureau bordélique. Je les prends toutes, ces journées.
Parce que, pour la première fois de ma vie, je ne me sens ni mal, ni coupable, ni faible, ni diminuée.
Je sens juste que je fais la bonne chose pour moi.
À l’opposé de me contraindre, ce nouveau rythme me libère.
Au lieu d’essayer de me transformer en ce que je ne suis pas,
je travaille à devenir ce que je suis vraiment.
Ça avance tellement mieux le vent dans le dos.