Presque invariablement chaque année, depuis disons 5 ans, ma résolution pour le Nouvel An est toujours liée à mon utilisation des réseaux sociaux et d’Internet. Je suis hypersensible et, ce faisant, la négativité en ligne peut vraiment ruiner ma journée en quelques scroll down de trop. Et même si depuis environ 2012, je fais un effort constant pour trier le contenu que je consomme, je ne reste pas complètement imperméable à la pluie d’intolérance sans cesse relayée par les captures d’écrans. Je suis aussi affectée, parfois, par le désespoir grandissant de mon entourage, puisqu’il fait écho au mien.
J’ai essayé toutes sortes de choses pour améliorer mon rapport aux médias sociaux : purge, pause (#WhoAmIKidding), désabonnement, abus du bouton « bloquer », techniques de respiration, petite voix intérieure qui me dit de ne pas alimenter le troll, etc. Rien ne fonctionne vraiment complètement, rien ne dure. Et puis, tout à coup, j’ai eu une épiphanie grâce à l’initiative d’une amie et à celle d’une ex-Bachelorette (oui oui, elles font des choses intéressantes après la télé-réalité parfois). En fait, c’est aussi une sorte de réalisation qui résulte de l’aboutissement d’une tonne de contenus me pointant cette direction du doigt alors que moi, pendant longtemps, je n’entrevoyais cela que de façon plus ou moins claire, ou je ne savais pas vraiment comment l’appliquer au quotidien. Et donc voilà, j’ai décidé d’être mon propre agent de positivité en ligne!
Ok, c’est peut-être pas vraiment évident à saisir ni à réaliser de prime abord (et ça demande un peu de pratique ou de bons exemples à suivre), mais dès que le processus est enclenché, on y prend goût et l’effet de soulagement, d’avoir créé son petit îlot de bonheur ou de gratification paisible l’espace d’un moment, ça fait tellement du bien! Au fond, pour l’instant, je fais quelque chose de très simple : je pose des questions sur mes réseaux, avec une petite twist positive, comme « De quoi es-tu fier.e aujourd’hui? » ou « Nomme-moi 3 choses que tu aimes à propos de toi ». J’appelle ça mes #PositivePost et, à date, ces publications ont un franc succès auprès de mes ami.e.s, virtuels ou pas. Mais je pourrais tout aussi bien publier un selfie tout en affirmant, dans le commentaire qui l’accompagne, que je me trouve jolie aujourd’hui. J’envoie aussi, plus souvent qu’avant, des petits mots de remerciement ou de gratitude à des amis ou à des inconnus qui ont fait une différence dans ma journée. C’est une forme de care ou de selfcare vraiment facile et rapide à appliquer, qui est profitable pour tout le monde.
La Bachelorette dont je parlais plus haut à créer le hashtag #Realstagram qu’elle utilise de temps en temps afin de se prendre en photo sans filtre embellissant, sans maquillage, pour venir ajouter de l’authenticité sur cette plateforme très manucurée. Elle en parle dans son podcast, Off The Vine with Kaitlyn Bristowe, et mentionne aussi avoir eu énormément de difficulté avec les médias sociaux lorsqu’elle est « retournée dans la réalité » après son passage à l’émission. Elle choisit maintenant les choses avec lesquels elle interagit en ligne plus attentivement et évite de rester abonnée à des pages ou à des personnes qui la font trop se comparer ou qui la déprime. Il ne s’agit pas de se créer un cocon ou un echo chamber, ni de se priver d’être abonnée à des comptes qui font de la publicité ou qui utilisent des filtres (qui n’utilise jamais de filtre anyway? Come on…), mais plutôt de choisir avec plus de discernement le ton ou la qualité de ce avec quoi on interagit. Elle se soucie également de ce qu’elle publie afin de s’assurer qu’elle n’est pas trop prise dans une spirale de négativité créée par elle-même.
On s’entend, il ne s’agit pas nécessairement de virée fleur bleue et mièvre. Qui a besoin d’un énième meme de Minions avec un texte « relatable » (#PleaseStop) ou d’un pseudo-proverbe se voulant inspirant sur fond de coucher de soleil granuleux du genre « Ton sourire est aussi lumineux que l’arc-en-ciel de la prairie des fleurs de printemps de l’amour doux »? T’sais, je suis encore capable d’être sarcastique et l’ultra positivisme à la sauce coach de vie, ça m’écœure tout autant qu’avant. Mais avec le lot de problèmes qu’on a déjà et avec tout le négatif qu’on se fait garrocher en pleine poire tous les jours, qu’on le veuille ou non, ça ne fait pas de mal de glisser un peu plus de sincérité, de gratitude, d’amabilité ou d’amour entre tout ça.
Bref, à l’aube de la nouvelle année, je vous souhaite un peu plus de positif, autant dans votre vie en ligne que hors ligne.