Quand j’étais jeune, je me souviens à quel point c’était facile pour moi de dresser une liste de Noël pour ma famille. Les choses que je voulais pouvaient presque toutes être achetées aux mêmes endroits, puisque c’était principalement des jeux de nintendo DS et des livres.
Puis, en vieillissant, j’ai commencé à éprouver des difficultés. Durant ma période d’adolescence, je ne fêtais plus vraiment Noël, car j’ai arrêté de parler à ma famille biologique. Vers l’âge de 16 ans, la famille d’accueil de ma mère a repris contact avec nous et nous a incorporés à leur noyau familial comme si de rien n’était. Au Noël suivant, j’ai donc été confrontée de nouveau à la liste de cadeaux que je devais rédiger, sauf que mes besoins avaient changé. De plus, rapidement j’ai été incluse dans leur échange de cadeaux entre adultes, qui consiste à piger un nom et acheter un item d’une valeur prédéfinie (d’habitude 40 $) dans la liste de la personne pigée.
Le problème, c’est qu’en vieillissant, j’ai commencé à acheter par moi-même les choses dont j’ai besoin dès que j’en ai besoin… et les choses que je n’achète pas sont celles qui coûtent trop cher, donc vraiment au-dessus du 40 $ établi.
Comment faire une liste, donc, en respectant les contraintes de budget des gens? Ce n’est vraiment pas évident, et c’est pourquoi je me suis dit que je réglerais tout ça cette année en suggérant des cartes-cadeaux plutôt que des items. Ainsi, je pourrai acheter ce que je veux ou ce dont j’ai besoin sans me soucier que ce soit une seule chose d’un certain montant.
Toutefois, ma suggestion n’a pas été acceptée et on m’a demandé de lister des objets en particulier quand même, me forçant à magasiner pour le budget et ainsi à me créer des besoins pour des choses que je n’achèterais pas nécessairement sinon.
Je sais que pour plusieurs, c’est un signe de paresse, comme si la personne ne s’était pas donné la peine de trouver un cadeau réfléchi et approprié. C’est petit, c’est moins impressionnant que de recevoir la chose que l’on convoite, mais je trouve que c’est tout de même beaucoup plus pratique. La marge d’erreur est énormément réduite puisqu’on laisse la personne à qui on donne le cadeau décider elle-même quand et sur quoi dépenser cet argent.
Il y a aussi l’aspect qui dévoile le montant dépensé, mais pour les personnes plus âgées, ça n’a pas vraiment d’importance. Évidemment, la carte-cadeau ne serait peut-être pas le choix idéal pour un enfant qui recherche à Noël le plaisir de déballer des surprises, mais pour n’importe qui d’autre, on court moins le risque que notre cadeau se retrouve au fond d’un tiroir.
De plus, la carte démontre, au contraire de simplement mettre de l’argent dans une enveloppe (ce que j’apprécie autant, by the way), qu’on a quand même pensé aux goûts de la personne à qui on offre le cadeau.
Dans le fond, à mes yeux, la carte-cadeau veut dire : « Je sais que tu as des intérêts par rapport à ce magasin, mais je ne veux pas décider pour toi et je te laisse la liberté d’acheter ce que tu veux quand tu le veux » ou encore « Tiens, voilà X $ à dépenser dans ce que tu aimes. Gâte-toi! »