Aller au contenu
S’aimer par-dessus tout
Crédit: Visual Hunt

Depuis que je suis entrée en maternelle, je n'ai jamais arrêté. J'ai étudié pendant 6 ans au primaire, 4 ans au secondaire, 2 ans au CÉGEP et 3 ans à l'université. Je me suis trouvé une job basic après l'université, question de faire des sous en attendant de savoir quoi faire de ma peau : je retourne faire ma maîtrise, j'attends de me trouver une job dans mon domaine ou j'étudie autre chose?


Crédit : Giphy

Étudiante, j'étais extrêmement studieuse et je souffrais d'anxiété de performance. Au travail, je suis tout aussi attentive à mes performances : je suis une employée modèle. Mon attrait maladif pour la perfection ne m'a jamais trop fait de mal par le passé. Par contre, détrompez-vous, tout n'allait pas bien, loin de là. J'ai eu plusieurs break downs. Toutefois, j'avais un but ultime qui réussissait toujours à me requinquer : réussir mes études. Mais une fois que je les ai réussies, cesdites études, je fais quoi?

C'est à ce moment que le bât blesse. Mon cerveau était habitué de bouillonner à 100 miles à l'heure, mais de manière structurée. Du moins, de manière relativement structurée, car mes professeurs, mes collègues et mes employeurs me donnaient une tâche sur laquelle je devais me concentrer. Quand je me suis mise à avoir un peu plus de temps libre, je n'ai pas réussi à canaliser mon énergie cervicale autrement. Je me suis alors ramassée avec une tête qui roule mille fois trop vite pour mes activités quotidiennes. Résultat : je fais des crises de panique, j'angoisse à la moindre occasion et je ne me sens pas en contrôle de mes émotions.

Mon médecin m'a donc arrêtée, le temps que je rencontre un psychiatre et que j'arrive à me guérir moi-même. C'est pernicieux, les maladies mentales, parce qu'on a l'impression qu'on a le contrôle et qu'on va bien. On a l'impression d'être « normal » (mais OÙ est la ligne qui délimite le normal de l'anormal?) jusqu'à ce qu'on dérape. Et quand on dérape, on dérape solide.

Et puis, c'est difficile de prendre soin de soi, c'est un apprentissage ardu que de se pardonner et de se guérir. C'est surtout difficile de faire comprendre à notre entourage à quel point ça va mal. On a pas de plaies, on a pas de preuves, on est juste pas bien et il faut nous croire. Quoi qu'il en soit, je suis loin d'être capable de me soigner pour l'instant, je manque de générosité envers moi-même, mais je mets toutes mes énergies à atteindre le bien-être.


Crédit : Giphy
Plus de contenu