Depuis quelque temps, tout se bouscule dans ma vie. Les événements s’enchaînent à une vitesse folle, et cesdits événements sont loin d’être positifs. J’étais capable de dealer avec cette tempête, jusqu’au jour où ça a basculé dans le too much.
« Salope, chienne, tu ne mérites pas d’être en couple. » Les crocs du serpent se sont enfoncés dans mon poignet à chaque insulte. J’aurais dû ignorer ces écrits : que valent-ils, vraiment? Pas grand-chose. Pourtant, je les ai inscrites à l’encre indélébile dans ma tête et les ai transcrites sur mes poignets à coups de couteau.
Et puis, on m’accuse d’imaginer les violences qu’il a eues à mon égard (tellement #MoiAussi). Je dois avoir imaginé les bleus qui ont teinté mes fesses durant des semaines. J’aimais ça, je les méritais. C’est vrai que je me suis tue pendant qu’il le faisait, c’est vrai que j’ai rapidement essuyé mes larmes du revers de la main. Je ne suis pas moumoune quand même…
Cerise sur le gâteau, j’ai eu un désaccord avec une amie (qui ne l’est plus tant que ça, j’imagine). Cette dernière me déteste au point que, lorsque je l’ai appelée pour m’excuser, elle m’a traitée de conne.
Disons que, de un à dix, dix étant l’estime de soi la plus positive qui soit, je me sens à -10.
Alors, encore une fois, comme toutes les fois où mon mal psychologique prend le dessus, je me blesse. Le pire là-dedans, c’est que ce ne sont même pas les coupures qui me font le plus mal. À la limite, les insultes non plus. Ce qui est le plus horrible, c’est que, quand quelqu’un voit mes poignets, il m’accuse de vouloir attirer l’attention. Attirer l’attention? Attirer l’attention sur mon mal pour qu’on m’aide. Peut-être, mais certainement pas attirer l’attention comme les gens l’entendent. Je ne le fais pas pour vos yeux, je le fais pour ma souffrance, je le fais pour me sentir sur terre, pour me recentrer. (P.-S. Ton Petit Look a publié des articles absolument géniaux qui m’ont bien aidé à trouver d’autres manières de me recentrer et me guérir : Automutilation : mes trucs pour ne pas me couper quand tout fait trop mal, Ma santé mentale : de l’apparition des premiers symptômes … Jusqu’au rétablissement et Vivre avec la maladie du Trouble de la personnalité limite.)
Chaque insulte portée à mon égard trouble mon équilibre psychologique et, quand l’égarement cervical est trop intense, c’est à ce moment que la lame brise l’effet de dépersonnalisation et me ramène sur Terre. Et c’est seulement à ce moment que j’arrive (enfin), à pleurer et à assumer pleinement mes émotions.
Et puis, comme d’habitude quand le sujet me touche trop personnellement, je fais l’article de manière anonyme, question de me protéger et de protéger les méchants…