On m’a appris à me taire. À me taire de tout jugement, à me taire pour ne pas m’exprimer. On a appris à me faire ravaler mes larmes, à ne surtout pas pleurer. Toutes les fois où je me sens triste, j’entends dans ma tête : « Arrête de pleure Tabarn** », « Mouche toé pis tais-toé cal**», « Chuutttt arrête de brailler pour rien! »
Mais c’est aujourd’hui que j’explose. C’est aujourd’hui que j’ai décidé que c’était assez. C’est aujourd’hui que j’ai décidé de prendre ma vie en main.
Peu à peu je découvre qui je suis et de quoi je suis capable en tant que personne plus saine d’esprit. Mais j’ai la profonde conviction que je n’ai pas le droit au plaisir ni à être heureuse pleinement. Au moindre essai, je me plante, mais pas à peu près.
Je me sens comme une enfant qui essaie de marcher pour la première fois de sa vie. Peu à peu je tente de m’émanciper, mais il y a toujours quelque chose qui me ramène à la « réalité ». C’est à se demander si je ne fais qu’accumuler échec par-dessus échec.
Alors que je tente de comprendre qui je suis réellement, quel comportement je dois adopter dans telle situation, je me rappelle que « the illusion was beautiful ».
Merci au Zoloft de m’avoir permis cette période de folie.
Maintenant que je suis atterrie, je ne suis pas près de m’envoler de sitôt.
Je tiens à préciser que je ne m’excuse pour rien que j’ai pu faire de déplacer. Je ne faisais qu’expérimenter… que revivre mon adolescence.