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Harcèlement sexuel au travail : l’expérience des auteur.e.s – Partie 2
Crédit: Montage : Myriam Daigneault-Roy

Les situations de pouvoir au travail et le harcèlement sexuel, c’est quelque chose de trop fréquent. Fuck le silence. Voici la deuxième partie des témoignages des auteur.e.s sur leurs expériences d’harcèlement sexuel au travail. Vous avez manqué la première? Pas de problème, elle est ici.

« J'avais 16 ans. C'était ma première vraie de vraie job. J'étais fière. J'avais réussi à me faire engager nulle part. J'étais contente que quelqu'un me laisse enfin ma chance. J'étais caissière dans une pizzeria. Je ne connaissais ni le harcèlement sexuel, ni c'était quoi un environnement de travail. J'étais la seule fille durant mes shifts. J'étais anxieuse dès que je mettais le trop petit tablier sur mon corps. Les regards. Ces hommes qui checkaient mon corps d'ado avec envie. Ils me catcallaient sans cesse. Ils faisaient des blagues sur moi, sur mon corps et mon âge. Je ne disais rien. Un livreur venait souvent un peu trop près. Toujours un peu plus près. Un jour, il m'a tapé les fesses. Pour rire qu'il disait. Je ne l'ai pas trouvé drôle. À 16 ans, je croyais que c'était ça travailler. Je me sentais toujours anxieuse d'aller gagner mon 7,50 $ en dessous de la table. J'aurais vraiment aimé savoir que c'était pas acceptable. »

« À ma première job d’étudiante, un de mes collègues a mis sa main dans le dos de mon chandail. Devant tout le monde. Il me niaisait qu’il allait détacher ma brassière. J’ai figé. Je ne savais absolument pas comment réagir. Il a fini par enlever sa main en laissant ma brassière intacte. »

« Mon ancien patron m’a déjà demandé out of the blue pendant mon shift si je regardais de la porn pis j’ai vraiment figé et il était crampé. Puis il a commencé à me dire ce qu’il aimait regarder comme porn pis j’étais choquée. »

« Quand je travaillais dans une quincaillerie, la majorité des gens qui travaillaient le week-end étaient des gars. Ils s’amusaient à dire que j’avais l’air d’une cochonne non assumée, que je suçais sûrement bien, etc. C’était horrible comme environnement. Ils trouvaient ça drôle que ça m’indigne et me fâche parce qu’ils trouvaient que c’était " des compliments ". Je me suis souvent chicanée avec mes collègues pour qu’ils me lâchent. Ça recommençait toujours. »

« J’ai été victime de propos ridiculisants et dénigrants à répétition (des supposées blagues) après avoir eu des relations sexuelles après un party, avec un gars qui avait déjà travaillé à ma job, que tous mes collègues (des hommes) connaissaient. Je n’avais jamais travaillé avec, mais il était au party, pis on a fini la soirée ensemble. Lui, il s’est fait féliciter full intense, et moi, j’ai eu droit aux classiques propos dégueulasses justifiés par le fait que c’était juste des petites blagues. Je me sentais vraiment comme si je devais avoir honte d’avoir une vie sexuelle, comme si j’étais un objet. »

« Je suis en secondaire 5, première job dans un café. Le soir je ferme toute seule et il m'arrive de rester tard. Un monsieur connu de toutes avait l'habitude de venir 10 minutes avant la fermeture quand il n'y avait plus de clients, il se commandait une minuscule quantité de café moulu et pendant que je faisais sa commande il disait qu'il aimait ça nous regarder le cul quand on défaisait la terrasse le soir. Quand il entrait, j'avais les mains moites et je tremblais. »

« Un de mes boss qui avait un an de plus que moi m’a déjà claqué les fesses à plusieurs reprises, accrochait ma poitrine " sans faire exprès ", m’a parlé de ses fantasmes avec moi, me racontait ses rêves à mon sujet, il était menteur et profiteur, narcissique et pervers, etc. Bref, j’en ai presque fait un burn-out et je suis partie en fin de session universitaire (en avril dernier) sans m'être trouvé un autre job sur le coup, car j’allais m’écrouler. En plus d’avoir profité de la moitié de sa clientèle, il a presque couché avec l’ensemble de ses clientes pour les slutshamer après. »

On vous croit. Vous avez le droit de parler et de dénoncer une situation d’harcèlement sexuel au travail. La honte doit changer de camp!

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