J'ai rencontré mon copain il y a 2 ans (presque). Je crois que c’est juste de dire que, pour les deux, ça a été le coup de foudre. Nous nous sommes rencontrés via un ami commun. Par contre, je pense que ni l’un ni l’autre n’avait figuré un détail assez important : on ne parlait pas la même langue.
1er obstacle : mon chum est unilingue anglophone. 2e obstacle : mon habileté en anglais. Sur une échelle de 1 à 10 mettons, je me trouvais à 3.5… genre. Si, dans nos débuts, notre ami fut assez gentil de nous tenir compagnie très souvent, pour traduire nos conversations, nous sommes arrivés à un point où il a fallu se rendre à l’évidence : fallait apprendre à se comprendre. Sans notre ami, t'sais!
On adore raconter que, lors de nos premières dates seuls, il fallait se servir de Google Traduction pour se parler. #LesGens trouvent ça ben cute! Et c'est quand même un peu drôle. Mais au-delà du cuteness de la chose, y'a la réalité. À quel point ça été complexe. Je vous jure. Et que ça continue de l’être encore. Même 2 ans plus tard.
Comme toutes les relations de couple, mon copain et moi, nous avons notre lot de différences et d'adaptations. Par contre, au-delà d’avoir eu à apprendre à vivre ensemble, s’habituer aux défauts de l’autre, notre plus grand défi, ça reste notre langue. Je suis francophone, j’ai grandi en parlant français. L’anglais, ça a jamais été ma tasse de thé. J'ai appris l'anglais sur le tard et ça m'a pris beaucoup de temps – lire ici des années – avant de commencer à comprendre. Et bien que, à l'époque, je consommais déjà que des films et des séries télé anglophones (et que maintenant ma compréhension soit quasi parfaite), le parler…oupelaille! C’était pas la même game pantoute.
J’ai vraiment dû m’y mettre. Apprendre, lire, traduire. Je me souviens de notre premier Noël. Je l'ai accompagné dans sa famille. Deux familles anglophones! C'était terrorisant. Je me souviens avoir à peine discuté avec qui que ce soit, tellement la gêne me paralysait. J’ai dû dépasser ma peur, ma gêne et me forcer à communiquer. Et ça a fonctionné!
Mais je dois admettre que, 2 ans plus tard, bien que je sois maintenant parfaitement bilingue, la majorité de nos accrochages en tant que couple viennent de l’incompréhension. Des expressions différentes de l’anglais et du français. Des interprétations différentes aussi. Nos façons de parler sont différentes. Ça nous arrive régulièrement de ne pas nous comprendre. Et on doit redoubler d'efforts pour éviter – du moins essayer – que ça ne se reproduise!
#LesGens me demandent vraiment souvent pourquoi c’est moi qui me suis « démenée » à apprendre l’anglais, alors que le français de mon chum est presque nul. La vérité, c’est que le français est une langue très complexe. Je lui mettais beaucoup de pression pour qu’il apprenne ma langue, mais j’ai vite réalisé la différence d’obstacles. Je n'avais jamais vraiment réalisé à quel point la langue française était complexe. Il y travaille, mais le chemin est encore long.
Et, en attendant, je continue de développer ma langue seconde, et j'aide mon fiston à apprendre aussi. Pour qu'il n'ait pas toutes les mêmes difficultés que moi, une fois adulte.
Avez-vous déjà vécu une situation similaire?