Depuis ma tendre enfance, les jeux vidéo, plus particulièrement les jeux d’ordinateur, occupent une place très importante dans ma vie. C’est grâce à eux que j’ai appris l’anglais, et c’était l’une de mes activités préférées dans mon enfance : j’ai longtemps voulu être conceptrice de jeux vidéo, avant de m’éloigner peu à peu de ce rêve. Loin de m’abrutir, je pense que les jeux m’ont permis de développer mes compétences en lecture, en résolution de problèmes, en orientation spatiale, et j’en passe. Quand on m’a proposé de venir visiter les studios d’Ubisoft Montréal à l’occasion de leurs 20 ans, en tant que fan de Assassin’s Creed, j’étais très emballée. Quand on est un peu gamer, mais pas vraiment familier ou familière avec l’univers de la technologie, le processus de création des jeux est très intrigant. C’est donc avec plaisir que j’ai découvert certaines facettes de l’entreprise qui m’ont étonnée, dont leur engagement envers la diversité en sciences et technologies.
Ubisoft Montréal fête ses 20 ans!
Il n’y a pas à dire, Montréal est devenue une plaque tournante de la production des jeux vidéo au cours des deux dernières décennies, et Ubisoft est l’un des principaux acteurs de cette transformation. Les séries à succès qui sont produites, en totalité ou en partie, par le studio montréalais de cette compagnie européenne sont nombreuses : Splinter Cell, Assassin’s Creed, Rayman, Prince of Persia, Far Cry, Watch Dogs, et j’en passe.
Leurs bureaux sont situés dans le cœur du Mile-End et sont très innovateurs. On y retrouve tout autant des bureaux à aire ouverte que des espaces de réunion plus intimes, dont l’un est un chalet en bois à l’intérieur même des locaux! J’ai été impressionnée par la taille des installations, également. Après tout, Ubisoft compte plus de 3 000 employé.e.s travaillant sur des projets variés.
Crédit : Olivier Santerre, Montage: Roxane Noël
Une compagnie engagée socialement
L’aspect qui m’a le plus intéressée de ma visite, cependant, c’est d’en apprendre plus sur l’engagement social d’Ubisoft. Le programme CODEX, par exemple, a de multiples objectifs liés à l’apprentissage et à l’univers du jeu vidéo : favoriser la réussite scolaire en misant sur l’aspect pédagogique des jeux, favoriser l’apprentissage de la programmation dès un jeune âge, mais également miser sur la diversité dans le secteur des sciences et de la technologie, notamment en encourageant les jeunes filles à se diriger vers des carrières dans ce secteur à travers des programmes de mentorat.
En ce sens, Ubisoft accorde une grande importance à la mixité dans les équipes de production, qui, comme c'est généralement le cas dans ce domaine, sont souvent très masculines. Selon Ambre, productrice associée pour Assassin’s Creed, les filles sont nombreuses à considérer une carrière dans les jeux vidéo durant l’enfance, mais abandonnent souvent ce projet à l’adolescence. J’ai été saisie par cette observation, puisqu’il s’agit exactement de mon cas. Chez Ubisoft Montréal, en tout, on compte environ 20 % de femmes. Elles sont plus nombreuses dans les postes de communication et de gestion, et moins nombreuses dans les équipes de programmation. Fait étonnant, le jeu For Honor, jugé plus stéréotypé « masculin » puisqu'il s'agit d'un shooter, est celui dont l’équipe de production a le plus haut taux de femmes. D’un côté plus positif, cependant, les femmes avec qui nous avons discuté ont toutes émis le constat qu’il semblait y avoir une amélioration rapide ces dernières années en ce qui concerne « l'inclusivité » du milieu. Donc, il y a encore beaucoup de travail à faire, mais heureusement il y a des personnes passionnées et motivées qui s’attellent à la tâche.
Crédit : Olivier Santerre
Somme toute, cette visite me donne envie de me remettre à mon passe-temps favori, passe-temps que j’ai tendance à laisser de côté avec les études. Je trouve important de souligner, en conclusion, que les perceptions doivent changer. Non seulement on peut être une femme et une gamer, mais on peut aussi être une femme qui aime la mode ET les jeux vidéo. Il est grand temps d’affirmer que le fait d’être « girly » dans nos intérêts ne fait pas de nous de moins bonnes joueuses.