Quand j’étais ado (dans ma phase emo du milieu des années 2000), j’éprouvais un profond besoin de me distancier de tout ce qui était « matante » : le linge « propre » dégoûtait la fervente amatrice de ceintures de studs en moi. Le beige était proscrit, je préférais largement les contrastes de noir et de rose, préférablement avec un imprimé de têtes de mort. Autres temps, autres mœurs, me direz-vous, car j’ai définitivement changé de goûts au fil du temps.
J’ai toujours eu un côté « matante » en moi, et je trouve que c’est une catégorie sociale qui se fait beaucoup dénigrer. J’ai donc identifié quelques stéréotypes de matantes afin de vous expliquer pourquoi je suis totalement comme ça, et pourquoi c’est la best chose. Passion #MatanteLife!
1. La matante bonne vivante
La matante bonne vivante, c’est celle de Manon Grenier memes : elle adore recevoir ses amies à souper, a un humour un peu salace, et elle aime décorer son chez-soi pour un faire un petit havre de paix. Comme elle, j’adore passer mes journées d’automne à faire de la cuisine, et partager mon amour à mes êtres chers par la nourriture. Canal Vie est une de mes passions et mon idée d’une soirée réussie est d’écouter Outlander en robe de chambre, une tisane à la main. Lors des soirées entre amies, j’adore quand on se montre nos gadgets de cuisine et d’entretien ménager, et quand on se donne des trucs pour enlever les taches tenaces de nos vêtements ou encore pour réussir la cuisson des œufs à la coque. Ça a le mérite de faire de moi une personne débrouillarde qui sait comment vivre confortablement!
2. La matante touriste
Comme la matante touriste, j’aime découvrir le patrimoine et, bien sûr, nos beaux produits du terroir. Rien ne me rend plus excitée que la cueillette de pommes dans un verger, et j’avoue que je suis le genre de personne qui va prendre les dépliants en m’exclamant : « Wow, une ferme d’alpagas??? ON Y VA! » Je vais aussi prendre une abondance de photos de touristes cliché, deal with it. Heureusement que je n’ai pas de permis et que ce n’est donc jamais moi qui conduit, parce que je peux difficilement résister à une pancarte indiquant une fromagerie ou une boutique d’artisanat.
3. La commère du village
La commère du village est probablement l’un des stéréotypes féminins les plus négatifs. Rien de pire, nous dit-on, qu’une dame qui raconte sans cesse tous les potins du village, et ne se mêle pas de ses affaires. Souvent, ça vient avec des remarques sur leur apparence ou leur vie sexuelle, sous-entendant qu’elles jugent les autres parce qu’elles sont insatisfaites. Vous savez quoi? Non. Elles font ça parce que c’est le fun, et honnêtement, qui n’aime pas entendre des commérages? Je suis toujours divertie par celles qui ont des histoires à raconter, et pourquoi ne pas les remercier grâce à un bon potin bien juteux? Quand ma grande-tante Pierrette était encore de ce monde et qu’elle venait raconter ses histoires à ma grand-mère, c’était toujours savoureux. Gossip Girl, matante Pierrette, même combat.
4. La « Germaine »
Ah, la « Germaine », celle qui gère, celle qui mène, ce stéréotype absolument exécrable propre à la culture québécoise. Comme si une femme qui savait ce qu’elle voulait et qui n’hésitait pas à prendre les choses en charge était repoussante. On associe généralement ce stéréotype aux femmes plus vieilles, d’où l’association avec l’idée de la matante. En tout cas, j’ai toujours été une personne qui prend les choses en main, et plus j’avance dans la vie, plus je suis intransigeante. La patiente s’effrite de plus en plus, et je pense que je serai une véritable Germaine en chair et en os dans un avenir pas trop lointain. Et vous savez quoi? Je trouve cette perspective géniale. Se faire marcher sur les pieds, très peu pour moi.
Au lieu d’entretenir un imaginaire populaire où la figure de la matante est dénigrée, je pense qu’il est nécessaire de renverser la vapeur. Loin d’être une personne que je veux éviter de devenir, la matante représente ce que j’aspire à devenir : une femme forte, qui ne se prend pas trop au sérieux, bonne vivante, et un peu baveuse.