Récemment, on a parlé du fait qu’on attend souvent des femmes qu’elles jouent le rôle de cheerleader dans le couple. J’ai déjà joué beaucoup de rôles, moi aussi.
Avant l’an dernier, à peu près à cette date, j’étais à l’écoute des moindres besoins de mon chum, mais pas du tout des miens. Comme beaucoup, je sais. Mon chum était très axé sur sa carrière et avait beaucoup d’ambitions. Il était très rarement à la maison et quand il était là, je voulais qu’on puisse en profiter.
Je m’occupais d’à peu près toutes les tâches ménagères. De la cuisine. Du lavage. J’allais même jusqu’à lui rappeler qu’il avait son permis de conduire à payer. Tout ça, c’était mon initiative. Parce que j’ai appris que dans un couple (lire ici hétérosexuel), c’est la femme qui est la donneuse de soins. C’est elle qui pense à tout. Et je suppose que mon chum n’a pas vraiment appris à se montrer attentionné et à aller au-devant des besoins de sa partenaire, a.k.a. moi, pour les mêmes raisons.
Tout ça m’a rendue vraiment malheureuse. J’étais irritable. Mon chum me manquait et j’avais l’impression qu’il n’était pas là pour moi. Et comme ça devenait tendu à la maison, il passait de plus en plus de temps… ailleurs. C’était devenu un cercle vicieux.
Ce n’est qu’une fois au bord de la rupture que j’ai commencé à m’occuper de moi. J’étais vraiment désespérée et je ne savais plus comment j’allais m’en sortir. Je ne pensais pas pouvoir sauver notre couple, alors j’ai eu une sorte de déclic.
J’ai complètement arrêté de faire des efforts – qui demeuraient vains de toute façon – et je me suis redécouverte. Je me suis remise à l’écriture, je cuisinais pour moi ou pas du tout si je n’en avais pas envie, je n’attendais plus pour faire telle ou telle chose… J’avais même élaboré un plan si jamais on décidait de se séparer (me trouver un appartement, faire les démarches pour casser ou céder mon bail, déterminer quoi est à qui…).
Mon niveau d’angoisse a beaucoup diminué après ça. Comme si ça m’avait convaincue que j’étais capable de vivre sans mon lui. Ni lui ni moi n’étions capables de mettre fin à notre histoire. Ça faisait trop mal. On savait qu’on s’aimait encore.
L’ambiance a commencé à s’améliorer. Je continuais de prendre soin de moi et on poursuivait sur notre belle lancée.
Mon amoureux a toujours de grandes ambitions et continue d’aller en ce sens. Sauf que j’ai découvert que moi aussi j’avais des rêves et des intérêts auxquels je m’adonne gaiement et qu’il m’encourage à poursuivre. Les choses sont beaucoup plus équilibrées : je donne et je reçois aussi.
Je ne vous cacherai pas que je suis toujours celle qui pense aux menus de la semaine et qui sait quand il faut changer les draps. Il est évident qu’il nous reste du chemin à faire, mais au moins, on le fait à deux.