Je ne sais pas raconter une blague et c’est pas grave

Ceux qui me connaissent le savent : je ne sais pas raconter une blague. En fait, je n’ai pas le don de conter quoi que ce soit. Je n’ai pas ce talent. On m’a souvent dit que je fais de trop longs préambules et que le groupe se désintéresse de ce que j’ai à dire pour cette raison. La plupart du temps, il manque un bout de l’histoire. Je vois si clairement chaque élément que j’ai l’impression que mon auditoire les voit aussi. Ou alors mes pensées vagabondent, la conversation suit son cours, mais je suis restée en arrière et je dis quelque chose totalement hors contexte.

J’excelle également dans l’art de faire des jokes que personne ne comprend. Ça finit souvent par : « Mais là c’est hors contexte, fallait vraiment y être… » Ces paroles sont souvent précédées d’un silence inconfortable. Puis les gens passent à autre chose parce qu’illes se sentent mal de ne pas rire.

En fait, la seule histoire qui fonctionne à tous les coups, c’est celle-là. Quand je dis à quel point je suis nulle pour raconter une anecdote, on rit. C’est immanquable.

Plus jeune, je m’empêchais de parler pour éviter à tout prix ce genre de situation. Dans ma tête d’adolescente de quinze ans, ma réputation en dépendait. Plus personne ne voudrait me parler si ce que je racontais n’était pas vraiment drôle. Ça ne s’est jamais produit.

Aujourd’hui, j’ai compris que ça fait partie de mon charme. En tout cas, c’est ce que j’aime me dire pour me rassurer. Je connais assez ma valeur pour savoir qu’elle ne se mesure pas à ma capacité à capter l’attention. Mes proches connaissent ce petit côté de moi et en rient avec moi. J’ai même une collègue de travail qui réussit à retracer le fil de mes pensées. C’est tout un exploit!

Il y a d’autres fois où, parce que je ne suis pas quelqu’un qui prend beaucoup de place, je fais une joke pas pire que personne n’a entendue, sauf un.e comique qui répète exactement ce que je viens de dire. Puis là, tout le monde rit. C’est toujours plus dur à avaler, même si ça ne gâche jamais une soirée. Quand ça arrive, je le fais remarquer avec humour à la personne qui a pris crédit de ma blague et on passe à autre chose.

Si vous êtes comme moi et que vous aussi, vous avez ce don pour rendre une situation banale awkward, je vous salue! Que diriez-vous de fonder un club? Pour celleux qui connaissent quelqu’un.e comme moi, merci de l’aimer et de rire gentiment de ses blagues ratées.

Je termine avec une petite confession : comme la plupart des histoires ou des anecdotes que je tente de raconter, ce texte est allé dans tous les sens. Votre confusion est tout à fait normale. Si vous êtes encore là, merci d’avoir lu jusqu’à la fin!