Je suis une personne sensible. Si vous me lisez, vous savez que je suis non seulement un livre ouvert, mais que j’aime aussi partager mes expériences avec les gens en général.
Cette sensibilité qui peut sembler bénigne m’a menée à une hypersensibilité qui tend à constamment me justifier pour tous mes moindres faits et gestes.
Je ne sais pas si c’est la limite entre le désir de provoquer et aussi d’être anonyme, voire même invisible, mais j’ai toujours très mal reçu la critique. Je m’en rends bien compte avec l’ère de nos réseaux sociaux qui me permettent de partager mon quotidien avec vous (merci de me lire, d’ailleurs), mais qui me fouette souvent en plein visage. Je suppose aussi que d’être un mélange d’extra et d’introvertie me colle parfois mal à la peau.
J’ai souvent très peur des réactions, des commentaires… des gens en général. Ma très grande sensibilité brouille souvent les cartes de mon jugement et devient une espèce de roue infinie qui se termine par de l’angoisse, de la culpabilité et des justifications sans fin.
En gros, je n’assume pas toujours ce que j’écris, pense ou fais. J’admire beaucoup mes collègues chez Ton Petit Look. Plusieurs d’entre elles portent sur leurs épaules de lourds fardeaux concernant la justice, l’égalité, le féminisme et le respect en général. Et elles le font dignement. Chapeau!
Quand je suis témoin d’une injustice quelconque, j’interviens. La plupart du temps, cela se fait dans le (merveilleux ou désastreux, c'est selon) monde des internet. Ça me retombe très souvent en plein visage et le.la coupable joue la carte de la victime pour finalement me forcer à me justifier (cela arrive avec les fameux trolls et les trends à saveurs racistes, sexistes, homophobes, transphobes, name it!). Ça devient alors facile de me sentir mal pour une chose avec laquelle je suis totalement en désaccord, en fait.
Et ce fameux « non », celui que j’ai de la difficulté à prononcer et que je remplace par un « oui » mou et mal assumé qui finalement se résume à un épisode d’angoisse et de malaise assez flagrant, est le plus gros défi de ma vie depuis des années. Ça fait longtemps que je me promets de l’utiliser plus souvent, et pourtant…
Je ne sais pas d’où vient cette mauvaise habitude de tout justifier, car bien honnêtement, je sens que c’est non seulement très lourd pour moi, mais aussi pour ceux.celles qui m’entoure. Ça vient probablement de mon anxiété, de mon angoisse et de mon Trouble de la Personnalité Limite. La complexité de ma personne est parfois très belle et croyez-moi, je l’embrasse beaucoup mieux qu’avant, mais… J’aimerais arriver à un certain niveau d’entente avec ma propre conscience, un niveau où je peux décrocher et assumer mes choix sans devoir constamment les justifier pour telle ou telle raison.
Ainsi, je me rends compte que cet article sert à justifier mes propres justifications…
C’est ironique, très ironique, même.