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L’argent me brûle les doigts : Histoire d’un compte épargne vide
Crédit: Fabian Blank/Unsplash

J'ai déjà, alors que j'étais plus jeune et plus étourdie, préféré m'acheter une robe et un collier que de me nourrir convenablement #CÉGEP. Cette situation ne se reproduirait plus maintenant, puisqu'il m'arrive plutôt de préférer dépenser pour un souper au restaurant que pour ma facture d'Internet. Plus ça change, plus c'est pareil.
 
En effet, au moment où je vous parle il me reste 44,90 $ dans mon compte bancaire. Jusqu'à jeudi. Mais je sais très bien que samedi ou dimanche, gros maximum, il restera encore un montant pas mal similaire. Parce que cet argent que j'attends impatiemment une semaine sur deux, il me brûle les doigts. Je me crée ( avec l'aide du monde qui m'entoure) des besoins qui évoluent et changent constamment, et mon compte épargne, qui est à 0,01 $, en témoigne : je suis incapable de me responsabiliser et d'économiser. Le scénario est presque toujours le même. La semaine précédant ma future entrée d'argent, je parcours mes sites Web favoris et je remplis mes paniers d'achats comme s'il n'y avait pas de lendemain. Je fais des captures d'écran des produits que des blogueuses utilisent, je me crée des listes, des projets de rénovation, bref, je prévois déjà beaucoup plus de dépenses que de revenus. Et mes nombreuses dettes ne sont même pas incluses. Et le jour J, celui où je reçois mon maigre salaire d'étudiante, je passe à l'action, trop énervée par les nouveautés qui se retrouveront chez moi pour respecter un quelconque budget. Trop enivrée par ce simili pouvoir que me procure cette petite richesse.
 

 
 
Crédit : Giphy

 
Sauf que quelques jours plus tard, l'angoisse se met à m'envahir. Je n'aurais pas dû acheter tant de choses. J'aurais dû rembourser davantage ma marge de crédit et mes dettes d'études. Je n'aurais pas dû manger autant de sushis. Pendant des jours, le solde de mon compte flotte dans mon esprit et je me réveille parfois le matin en me disant que j'ai peut-être reçu de l'argent inattendu pendant mon sommeil (c'est déjà arrivé, merci gouvernement pour les retours d'impôts late). Je culpabilise en enfilant ma nouvelle chemise et en me lavant le visage avec mon savon à 60 $. Je me dis que j'en avais, des chemises, pis que mon autre savon aurait encore fait la job. Je me juge d'avoir encore une fois agi ainsi.
 

 Crédit : Giphy
 

Par contre, au bout de quelques jours de plus, l'angoisse fait place à la phase d'oubli. Celle durant laquelle il ne reste que quelques jours avant de recevoir ma nouvelle paie et où j'efface mes erreurs passées tout en ajoutant des articles à mon panier. 
 
Je ne banalise pas mon comportement puisque certains on problèmes très sérieux avec la surconsommation, que ce soit aux vêtements ou à d'autres choses, et je n'en suis pas à ce stade. Non je n'arrive pas à économiser, mais malgré mon incapacité à mettre ne serait-ce que 10 $ de côté (10 $ = une poutine pis un café de plus!), je n'ai que moi dont je dois prendre soin, alors j'assume, plus ou moins, mes gestes irréfléchis. 
 
Mais la jeune adulte que je suis souhaite avoir des enfants, une maison, un maudit chat à 1500 $, alors je sais que je devrai trouver un moyen de gérer mon impulsivité sooner or later. J'ai essayé plusieurs techniques, celle du 52 semaines d'épargne, celle de geler mon compte épargne pour éviter d'y avoir accès trop facilement, celle de vendre mes vêtements et de dépenser seulement avec l'argent récolté,  mais rien ne tient vraiment plus d'un mois. Je finis toujours par trouver une raison qui me semble assez valable pour dépenser mes petites économies. Au final je vis un peu avec l'idée qu'une fois mes études terminées, j'aurai un emploi stable et donc davantage de moyens et de possibilités d’épargne, mais c'est peut-être impossible si je n'arrive pas d’ici là à modifier mes habitudes. 

Arrivez-vous à économiser? Comment faites-vous pour résister à la tentation de dépenser?

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