Les déménagements. Je ne connais pas tant de gens, pour dire pas pantoute, qui aiment et tripent fort là-dessus. Pour toutes sortes de raisons. Parce que c’est long. Demandant. Épuisant aussi : shout out à mes cernes qui ne finissent plus de prendre de l’ampleur! Et c’est pas mal chiant.
Pour ma part, les déménagements m’apportent un gros mélange de nostalgie et de grande peine.
Je suis le genre de personne qui s’attache énormément aux souvenirs. De différentes façons. Je collectionne tout ce que je peux (billets de spectacle, photos, billets de cinéma). Tout comme je peux me promener dans ma ville et revoir ou revisiter des endroits où j’y ai vécu des choses, jusqu’à 10-12 ans passés.
Alors, imaginez à quel point quitter une maison, un endroit propice à emmagasiner les souvenirs, peut m’affecter. Le comble, c’est que cet été, j’en vis pas juste un, mais deux. Mes parents ont vendu leur cinquième et dernière maison. Et moi je m’apprête à quitter celle où je vis depuis les sept dernières années.
J’aurais pensé qu’avec le nombre assez fou de déménagements de mes parents, celui-ci aurait été plus facile, mais non. Je me suis surprise à avoir la gorge nouée et les yeux dans l’eau plus d’une fois. Une autre maison, où nous avons partagé rires, larmes, joies et tellement d’autres choses, que nous laisserons derrière. Puis c'est le moment de découvrir la nouvelle. Une belle et grande maison, mais qui n’a pas encore « l’âme » de notre famille, qui n’a pas encore partagé avec nous les soupers de famille, les soirs de Noël, etc.
Un mois que mes parents ont déménagé et je commence à m’y habituer. Par contre, là, c’est mon tour. Et je ne peux pas mettre de mots sur l’angoisse que je vis. La maison que je m’apprête à quitter, j’y suis depuis 2010. Mon fils avait 3 mois. C’est dans cette maison qu’il a grandi. Que nous avons fêté son premier anniversaire. Qu’il a marché et parlé pour la première fois. Cette maison en a vu de toutes les couleurs. Je dois la quitter pour des raisons de santé, entre autres. J’ai trouvé la maison de mes rêves, avec une cuisine énorme, des fenêtres partout et prête à se remplir d’amour et de souvenirs.
Mais bordel que ça fait peur. J’ai l’impression de quitter mon fort, mon port d’attache. De me lancer les pieds dans le vide. Mon anxiété se fait aller. Et si je n’aime pas ça? Et si nous ne sommes pas bien là-bas? Et si mon fils ne s’habitue pas aux changements de maison, d’école de quartier? C’est toutes les questions que ma tête ne cesse de se poser, quand je ne suis pas en train de faire un millier de boîtes.
Déménagement et anxiété ne font pas bon ménage. Je mentirais si je disais que je ne suis pas excitée. Je le suis. Vraiment. Je constate seulement comment c’est difficile de quitter ce que l’on semble connaître depuis toujours. Sept ans de ma vie que je quitte, comme ça. Ouf.
Avez-vous déjà vécu ce genre de mélange d’émotions pour un déménagement?