Je me rappelle étonnamment bien quand Julie Payette a été annoncée comme l'une des quatre astronautes sélectionnés par l’Agence Spatiale Canadienne. C’était en 1992 et j’allais avoir 6 ans. Je me rappelle l’effet que ça m’a fait de la voir dans son suit, ses cheveux frisés qui tombaient sur le col de son habit décoré de badges qui avaient l’air toutes l'air plus impressionnantes les unes que les autres. Elle avait été choisie parmi plus de 5 000 postulants hyper qualifiés. Elle faisait partie de la crème de la crème. Elle allait aller dans l'espace. Et c’était une fille, comme moi!
Je savais que c’était un big deal. Je savais déjà que c’était rare, une femme astronaute. Je me rappelle avec vivacité d’avoir pensé qu’elle était le summum du cool (okay, j’ai toujours été un peu nerd, je l’avoue)! Elle allait aller dans l’espace, une aventure unique et importante qui n’était donnée qu’aux plus méritants (le tourisme spatial, ça n'existait pas encore). C’est à ce moment que j’ai décidé que moi aussi je voulais devenir astronaute. Elle me montrait que c’était possible, que c'était un rêve atteignable.
En en apprenant un peu plus sur elle, j’ai redoublé d'admiration. J'ai découvert qu’elle parle couramment six langues – anglais, français, russe, espagnol, italien et allemand. Elle est une athlète accomplie qui s’adonne au triathlon, au racquetball et à la plongée sous-marine. Elle a un baccalauréat en génie électrique et une maîtrise en génie informatique, tout cela avant que l’Internet n’aie la place que nous lui conaissons aujourd’hui. Elle joue de la flûte, du piano et a même chanté avec l’Orchestre Symphonique de Montréal. Elle a été la directrice générale du Centre des Sciences et a siégé au sein de nombreux conseils d’administrations d’entités importantes comme la Banque Nationale. Elle est allée dans l’espace deux fois. Elle a travaillé à Houston avec la NASA. Elle est aussi une épouse et une mère. Juste wow.
Bon, newsflash, je nai pas tout à fait suivi la voie aéronautique, après tout. Mais quand je pense à ce moment, je ne peux que resentir encore l’espoir qu’elle m’avait donné, l’inspiration qu’elle avait insufflée en moi. Elle m’a inspiré le dépassement de soi, le travail et l’excellence. Elle m’a aussi montré qu’une passion peut en cacher d’autres et que lorsque l’on cherche à se dépasser, cette attitude peut se transférer dans toutes nos activités, que ce soit à l’école, au travail, dans ses hobbies.
J’ai beaucoup de respect pour toutes ces femmes qui font leur place dans des milieux traditionnellement masculins, sans avoir eu ces modèles à suivre. Aujourd’hui, nous en voyons de plus en plus, des femmes qui se démarquent dans toutes les sphères de la société : des ingénieures, des présidentes, des banquières, des politiciennes, des championnes d'UFC… Il ne faut surtout pas minimiser l’impact que ça a dans l’imaginaire d’un enfant, de voir quelqu’un qui lui ressemble réussir dans des domaines qui pourraient l’intéresser.
Maintenant que Julie Payette a été nommée gouverneure générale du Canada, je voulais réitérer l’importance d’avoir des modèles féminins dans des industries vers qui les jeunes filles peuvent s’identifier. Ce sont des femmes de cette trempe qui donnent aux autres le courage de leurs ambitions, quelles qu'elles soient. Parlons-en donc de ces femmes qui nous inspirent, de celles qui font dire aux petites filles : « Quand je serais grande, je veux être comme ELLE. »
Avez-vous été inspirée par une (ou plusieurs) femme quand vous étiez petite?