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Tu te maries quand, vieille fille?
Crédit: Jeremy Wong/Unsplash

Les années 2009 et 2010 ont vu mes amies se faire passer la corde au cou, comme le dit l'expression. Chaque semaine, sans exagération, j'en voyais une mettre des photos ou changer son statut matrimonial sur les réseaux sociaux. À l’aube de mes 25 ans, la question qui ne cessait donc de revenir dans leur bouche ou celle de ma famille était : « Tu te maries quand? »

Quatre petits mots qui font croire que le mariage est une étape à valider avant un âge de péremption. Heureusement encore que de nos jours, il s'agisse moins d'incontournable, même si certains crient partout que c’est la finalité.

31 ans. Le temps passe, certes, très vite, je l’admets, mais vivre mes passions et ressentir un sentiment d’accomplissement tant sur le plan professionnel que personnel sont, comme qui dirait, les priorités qui turlupinent mon esprit à l’heure actuelle. Cependant, le regard est pesant et le célibat est inculpé…

Aujourd’hui, au milieu de cet « âge effroyable pour une célibataire », je commence à me faire voir comme en voie de devenir la parfaite vieille fille si, au lieu de m’épanouir dans les bras d’un mari aimant avec un ou des chérubins, je consacre mes journées et mes nuits à poursuivre d'autres ambitions. D’ailleurs, avoir plus d’un enfant, c’est l’assurance de ne pas délier des langues, car dès l’instant où le bébé pousse son premier cri, la question qui fuse est : « À quand le deuxième? » Certains iront même jusqu’à demander si un problème de fertilité n’a pas pointé son nez.

Crédit : Coreyjonesvisuals/Pixabay

« Encore heureuse que tu ne paraisses pas ton âge », me disent les plus audacieux.
Malheureusement et surtout chez nous, femmes kamites du continent, très souvent sujettes à des interrogatoires sur ce plan, nous sommes formatées dès le plus jeune âge à devenir la bonne épouse, la bonne mère de famille, d’où cette pression sociale que je vis. Parfois, il s’agit juste de bienveillance.

On m’a même recommandé d’aller faire des gosses si jamais je ne trouve pas un mari, sans même me demander si j’en voulais ou pas. Pourtant, je veux procréer et me marier (Notez l’ordre des choses. C’est une autre histoire.) Je pense juste qu’au vu de plusieurs mariages qui s’écroulent sous les problèmes financiers, la mésentente, le manque de préparation et bien d’autres maux encore, il est important de s’unir à quelqu’un en ayant réglé quelques aspects de sa vie personnelle et professionnelle. Je ne dis pas que la réussite, entre autres exemples, garantit perfection et durabilité de l’union entre deux personnes, mais le timing doit être bon et les raisons excellentes, selon moi. Les plus téméraires me disent qu’à deux, il est plus facile de résoudre des problèmes. Oui, mais non.

Je cherche celui qui pourra former avec moi une équipe soudée dans cette tumultueuse aventure qu’est la vie. J’aime bien cet adage qui dit : « Le mariage est comme un mirage dans le désert : Palais, cocotiers, chameau… Mais soudain tout disparaît et il ne reste que le chameau. » Le véritable amour, celui sur lequel le sacrement du mariage se bâtit, n’est pas tout beau et tout rose comme au cinéma. C’est un parcours semé de disputes, de concessions, de risques, d’imperfections… Toutefois, les deux personnes concernées font fi de leurs différences pour naviguer ensemble, contre vents et marées. Alors, pourquoi se précipiter dedans sans préparation?

Je ne fais pas ma féministe qui a besoin d’indépendance, pour reprendre les termes de plus d’un. Je ne veux juste pas que le mariage soit le point central de ma vie de femme. Et je pense que je suis la seule à savoir quand cela sera le bon moment pour moi et surtout qui pourrait être le bon partenaire qui me complétera et qui acceptera d’écrire avec moi notre histoire.

Donc, au jour d’aujourd’hui, je dévie toute conversation qui commence par « Tu n’as pas encore trouvé? » en orientant la conversation sur la vie de mon interlocuteur ou sur des aspects de la mienne (passion, travail, etc.). Il m’arrive même parfois de moins fréquenter des personnes qui n’ont plus le même mode de vie que moi et qui se permettent de vouloir me faire croire que le leur est meilleur.

Subissez-vous une pression sociale, car vous demeurez (éternellement) dans le célibat?
 

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