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La tyrannie des vacances

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La tyrannie des vacances
Crédit: Chiemsee2016/Pixabay

Je suis crevée, c’est le mois de juin qui veut ça. Fin d’année scolaire pour ma poule en 2e année, fin de session pour moi qui continue à prendre des contrats. #RéalitéProfPrécaire D'un autre côté, il fait beau (enfin!), et j’ai envie de voir du monde. Paradoxalement, je n'ai aucune énergie pour faire quoi que ce soit. Mais les vacances arrivent, alors il faut les planifier, il faut les réussir. Encore des il-faut-que. J’anxiosite.

Dormir, oui!
Je me sens comme une ourse sur le bord d’hiberner qui se rend compte que ce n'est pas la bonne saison. Les vacances commencent. Grrr! Je me rappelle de mes vacances en Thaïlande il y a quelques années, j’avais seulement trois semaines pour partir et j’étais sur les rotules (oui oui, la peau toute usée). Je sentais de la pression pour réussir mes vacances. De qui? Je me le demande. J’ai donc décidé sur le fly d’acheter mon billet d’avion pour la Thaïlande. Un Lonely Planet sous le bras et mon ticket dans les poches, c’était parti à l’autre bout de la planète.

Eh bien! Je me suis littéralement traînée d’une place à l’autre en n’ouvrant qu’un œil. Je spottais les guests houses avec des hamacs et j’y dormais tous les après-midi. J’engouffrais presque seize heures de dodo par jour. Entre deux pad thaïs, je ronflais ma vie. Alors oui, je suis allée en Thaïlande, j’ai découvert de beaux trucs, de bons plats, des gens sympas. J’aurais pu faire la même chose en Estrie pour pas mal moins cher. Alors pourquoi ce move questionnable?

La performance… même en vacances
Pour la poursuite de la vie parfaite, ça prend des vacances impeccables. Après coup, je peux dire que je me mettais autant de pression pour que mon temps libre soit aussi tripant que mon travail, ma vie sociale, familiale, etc. Mon temps libre devait être hot à raconter. #VéritéGênante

C’est beau de dire que je suis allée trois semaines en Thaïlande et que j’ai vécu le super trip de la Full Moon Party sur l’île de Koh Samui. Ça fait chic de dire que j’ai vu des forêts tropicales hallucinantes, des rizières à perte de vue dans les montagnes, des Bouddhas gigantesques, des dizaines de temples… mais je me rappelle surtout le calme des hamacs dans les guests houses déserts en après-midi et des p'tites bières en apéro avec les autres touristes de la place. Je suis revenue reposée. C’est à ce moment que j’aurais dû partir en voyage. D’ailleurs, j’aurais bien continué au Vietnam par la suite…

Planifier ou non?
Si on veut aller dans un Sépaq, il faut réserver à l’avance maintenant… Allô la spontanéité. Moi je suis incapable de planifier ma vie à si long terme. Organiser ses vacances est un job en soi. Ça bouffe des soirées, ça surcharge le cerveau, ça crée de l’angoisse. Je ne peux humainement pas faire ça à mon cerveau, à mon corps, à mon cœur, à mon âme.

Un truc? Mobiliser son entourage. Quand on est pas trop difficile, on peut toujours trouver quelqu’un plus willing que soi à investir du temps à la planif. Ça (re)donne de l’énergie. Ça m'arrive souvent de me greffer à des projets existants ou en cours. Je suis l’excroissance crevée, mais reconnaissante qui apporte vino et viande. Je me laisse porter, je saisis des occasions, je veux me reposer. Olé!

Lâcher prise
Notre vie est trop tourbillonnante. Notre temps disponible a diminué, les journées passent trop vite. Alors j’ouvre la porte et j’aère : j’attends que les vacances se pointent. Je ne cours plus après elles.

Je lâche prise sur cet aspect de ma vie. Raconter des trips qui susciteront des oh! et des ah! ne m’intéresse plus. J’ai eu des vacances poches du style j’ai rien à raconter, so what. Je me serai reposée, j’aurai vu du monde, un lac dans les Laurentides, une forêt. Peut-être un peu de vélo, s'il fait beau.

Et le reste de l’Asie peut bien attendre. Un jour j’irai dans ces pays merveilleux et attirants avec ma fille. #VacancesZéroStress

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