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Donjons & Dragons : apprendre sur soi grâce aux jeux de rôle
Crédit: cocozi/Pixabay

Si vous me cherchez un samedi soir, fortes sont les chances que vous me trouviez assise à une table avec ma gang à jouer à Donjons & Dragons.

(Si vous ne savez pas ce que c'est, je vous invite à aller voir cette vidéo qui vous expliquera ça en deux petites minutes!)

Ça fait presque trois ans qu’on y joue au moins une semaine sur deux. Mes samedis sans D&D sont moins nombreux que mes samedis avec D&D (j'utilise D&D pour simplifier, mais on alterne aussi avec d’autres jeux, comme Warhammer Fantasy, Call of Cthulhu ou Demon).

Mon groupe se soucie plus de l’expérience de jeu que des règles et du pouvoir. Nous essayons de créer des personnages avec une histoire et une personnalité. La plupart du temps, j’incarne un personnage aux habiletés plutôt sociales. Je joue rarement des personnages qui sont en première ligne lors des combats et gérer un livre de sorts est trop compliqué pour moi. Je préfère discuter avec les personnages que notre groupe croise pour nous sortir du pétrin, plutôt que leur taper sur la gueule à grands coups de marteau de guerre +1. Je préfère manigancer en secret un coup d’État pour renverser le baron. Tirer de l’arbalète, bien à l’abri, loin du combat.

Et récemment, j’ai compris tout ce que Bree, Lyz, Jakob et tout récemment Nat, mes personnages particulièrement marquants des campagnes précédentes, m’ont appris sur moi.

Nat est impatiente, elle prend les devants quand un conflit traîne, elle dit tout haut ce qu’elle pense (parfois sans le vouloir) et elle est un peu impulsive. C’est tout un contraste avec ma vie, dans laquelle je prends le temps de réfléchir mes actions, je manque de spontanéité et je n’assume pas le rôle de leader, même quand il m’est donné.

Jakob était un criminel qui avait pour ambition de diriger un genre de mafia. Il pensait à lui avant tout, à ce qu’il allait pouvoir retirer de ses relations avec les gens. Étonnamment, ce que j’ai retenu sur moi à cause de ce personnage, c’est que je lui ressemble un peu trop. Partez pas en peur! En fait, c’est que comme Jakob, bien des gestes que je pose, socialement, sont calculés. Je suis un peu manipulatrice, quoi! Depuis que j’ai compris cela, j’essaie d’être consciente de mes actes et des mots que j'emploie, et de me réajuster quand je crois être dans le tort. Par contre, je respecte énormément les règles et les conventions sociales, ce qui est tout le contraire de Jakob.

Lyz était curieuse et insouciante, et c’est ce qui l'a menée à sa perte. Honnêtement j’y vois rien de mal #CuriositéLife! Blague à part, elle m’a fait comprendre que je devais faire plus confiance aux gens, et que m’ouvrir plus aux autres pouvait avoir des conséquences étonnamment positives parfois!

Bree restait beaucoup à l’écart lors des combats et tentait de se faire le plus petit possible pour éviter le danger et les conflits. Ça, c’est tout à fait moi : je ne prends pas ma place, je ne veux pas que les gens ne m’aiment pas et je préfère éviter les situations qui posent un risque aussi minime soit-il.
Grâce à eux, j’ai donc compris que je suis plus gênée que je croyais l’être, que je n’aime pas déplaire, que je devrais m’ouvrir plus aux gens et aux situations et que parfois, prendre des risques et sortir de notre zone de confort peut vraiment valoir la peine.

C’est la beauté des jeux de rôle. Ça nous donne la possibilité d’incarner un personnage aussi près ou aussi loin de nous que ça nous chante. Nos personnages peuvent baigner dans des milieux qu’on n’oserait jamais approcher dans notre vie. Ils peuvent vivre les émotions que nous avons du mal à exprimer. C’est une fabuleuse façon de se changer les idées, de briser le quotidien et d’explorer des facettes de notre personnalité qu’on ne connaissait pas!

 

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