Qui n'a jamais reçu une invitation sur Facebook pour jouer à Farmville? Ou vu passer dans ses réseaux sociaux un.e ami.e qui a besoin d'outils pour restaurer sa maison? J'avoue que depuis quelque temps, je suis à un poil de devenir cette amie.
En achetant mon nouveau téléphone intelligent il y a quelque temps, je m'étais fait une promesse a moi-même : « Ne télécharge pas de jeux. Même pas un casse-tête. » Je m'étais convaincue parce que je me connaissais trop bien : si je téléchargeais un jeu, il allait devenir ma perte de temps no1.
Plus d'un an plus tard, alors que j'écris en attendant que mes éclairs d'énergie se rechargent, vous devinerez que la Clara du passé ne serait pas fière, et que je n'ai pas respecté ma promesse. J'ai succombé à l'appel de ces jeux qui gobent toutes mes minutes de temps libre quotidien. Je joue avant de me lever, aux toilettes, en voiture (côté passager, of course), avant de m'endormir et même en écoutant la télé. Et c'est cette portion-là, celle où je joue même en faisant une autre activité, qui me fait réaliser qu'il est vraiment facile d'être obnubilée par ces petits jeux en apparence inoffensifs.
Non seulement sont-ils conçus avec des couleurs et des graphiques colorés complètement envoûtants, mais ils me donnent aussi l'impression que je suis vraiment une championne. Pour couronner le tout, shame on me, j’avoue même avoir déjà cédé aux « Supers offres exceptionnelles d'une durée limitée qui n’arrivent qu’une fois dans ta vie! » qui me promettaient diamants et pièces d'argents virtuels pour quelques dollars qui eux, étaient bien réels.
Et pas possible de ne pas traîner ma console de jeux avec moi, puisqu'en digne représentante de ma génération que je suis, mon téléphone ne me quitte jamais. Alors je joue n'importe où n'importe quand, tout en regardant ma pile de téléphone se vider à une vitesse fulgurante.
Mais le pire dans tout ça, ce n'est même pas le fait que j'ai probablement passé perdu plus de 200 heures à chercher des objets cachés et à faire exploser des fruits sur une île de chats hawaïens (oui, ce jeu existe). Non, le pire est plutôt la gêne qui m'habite quand je pense à cet intérêt que j'ai pour ces jeux qui sont souvent considérés comme no brainers ou pour « filles ». Alors que je n’aurais qu’à mettre une publication sur les réseaux sociaux pour gagner des récompenses quelconques, JAMAIS je n'oserais faire une telle chose, de peur de faire rire de moi. Alors j'accepte que ces jeux ne soient considérés que comme des petits plaisirs coupables dont on ne parle pas vraiment et auxquels on joue dans les transports en commun en cachant un peu notre écran des autres passagers.
J'essaie progressivement de me défaire de cette petite gêne et en discutant avec plusieurs personnes, j'ai réalisé que presque tout le monde a son petit jeu de téléphone favori qui est assumé à moitié. Alors pour ceux et celles qui, comme moi, apprécient passer du temps à jouer avec ces applications, il est maintenant temps de sortir de l'ombre lol. De réaliser qu'entre ça, jouer aux Sims #NeverForget ou à la Nintendo DS, la différence n'est pas énorme, et que l'important c'est d'avoir du plaisir peu importe les jugements ou la plateforme.