Est-ce que cela vous arrive de vous demander à quoi ça sert, tout ça? Pourquoi on s’agite, quel est le but? La vie est souvent absurde et incompréhensible. Les morts et les naissances ponctuent nos vies, leur donnent un rythme, un semblant de sens. Mis à par ces événement catalytiques, il est facile de sentir que tout n’est que brouhaha et que notre existence n’est qu’une minuscule fraction dans la grandeur de l’Univers.
Je suis récemment revenue de vacances du Mexique, où je suis allée pour rendre visite à mon père. Le hasard a fait que plusieurs de mes tantes et cousins ont décidé de séjourner en même temps dans le même hôtel, un favori de la famille. Au cas où vous n’étiez pas au courant, le Mexique, bien qu’officiellement laïque, demeure une société très traditionnelle où les valeurs catholiques et la religion prévalent encore pour une bonne partie de la population. Mes tantes sont ainsi très croyantes et religieuses et, bien que je respecte leur choix, je n’adhère personnellement pas à leurs idéologies. Pourtant, en les voyant ainsi avec tant de certitudes par rapport à « l’au-delà », je dois avouer que je les enviais un peu plus qu’avant.
Je dis un peu plus qu’avant parce qu'avant, moi aussi j’avais des certitudes que je croyais inébranlables, et elles étaient le point d’ancrage auquel je me raccrochais lorsque je traversais une passe plus difficile. Puis, peu à peu, ces certitudes ont fait place à quelque chose de plus nébuleux. Sans verser dans le cynisme, il est parfois difficile d’avoir foi en la vie, de croire en l’humanité quand on voit toutes les horreurs qui arrivent et toutes les injustices dont sont victimes des millions de personnes. À quoi se raccrocher quand on ne peut pas se dire que tout cela fait partie de quelque chose de plus grand que nous? Que c’est la volonté d’un être divin et qu’ainsi sont faites les choses? Qu’il y a promesse d’une vie meilleure pour tous ceux qui souffrent en ce bas monde? Et comment ne pas devenir blasé.e.s par la misère qui nous entoure quand on se sent si impuissant? Sachant que philosophes, scientifiques, écrivains et artistes ont tous tenté avec plus ou moins de succès de définir en quoi constitue le bonheur, comment est-ce que quelqu’un d'« ordinaire » peut-il espérer guérir son spleen existentiel?
Je ne prétends certes pas avoir les réponses à ces questions, et loin de moi l’idée d’offrir un sermon ou une thèse philosophique en guise de billet de blogue. Seulement, comme beaucoup d’entre vous sûrement, je cherche ma place en ce monde et une raison d’être transcendant les évidences du quotidien et la banalité de la vie. Parce que, quand on y pense, c’est plutôt banal tout ça, en plus d’être souvent laid. Pourtant, il y a quelque chose qui fait qu’on continue pareil.
Comme disait la chanson de Mes Aïeux, « la vie est ainsi faite (maluron luré), il faut continuer (maluron luré)…si la vie est mal faite (maluron luré ), il faut la changer (maluron luré) »… Alors j’imagine qu’on peut au moins se raccrocher ça? Au fait que de continuer de l’avant malgré tout, c’est déjà beaucoup? Et peut-être qu'à force de tisser notre vie une maille à la fois, c’est une fois à la fin qu’on va mieux en comprendre le patron.