Je suis le type de personne qui roule les yeux quand je lis les grands titres du Journal de la Métropole. En fait, je les évite tout court. Cependant, quand une écrivaine que je respecte écrit une chronique pour le sac de croustilles parlant de son trip de dilaudid, je n’ai pu faire autrement que de passer par-dessus mes valeurs et de lire l’article pas une, mais deux fois. Pourquoi deux fois? Pas par masochisme, mais plutôt pour permettre à mon cerveau de bien assimiler ce que mes yeux venaient de lire.
Je cherche tout d’abord à comprendre la pertinence d’un tel article à l’heure où notre pays lutte contre une croissance importante de la dépendance aux opiacés. En quoi est-ce drôle de lire les tragédies des autres bien gelée sur les antidouleurs? J’en ai pris en masse du dilaudid dans ma vie, assez pour en connaître les effets dévastateurs que peuvent avoir ces médocs sur notre corps. Une p’tite photo avec ça? Why not! Comme si les propos n’étaient pas assez graphiques, les p’tites pilules vertes ont elles aussi eu droit à leur petit moment de gloire. Les jeunes qui voient môman avoir du gros fun en prenant simplement deux cachets, c’est tentant hein?
Je ne dis pas que l’effet euphorique ne procure aucun plaisir, le problème est dans la promotion de ces drogues et de les banaliser dans les médias. La chroniqueuse a eu de la chance de ne pas avoir eu de graves conséquences en combinant alcool et opiacés comme il est contre-indiqué sur la prescription. Il ne faut pas mélanger les couleurs dans la laveuse, mais antidouleurs et vin blanc, pas de problème. YOLO hein, pour ne pas la citer.
Plus le texte avance, plus elle s’enfonce. Une comparaison cheapette à la défunte chanteuse Amy Winehouse, de la grossophobie, un abus du terme YOLO (qui aurait pu être de circonstance) et un gros manque d’empathie pour tous ceux et celles qui sont pris avec cette foutue dépendance ou ceux et celles qui n’ont pas de cash pour se faire enlever deux tasses de boules.
Bref, un article qui devrait être repensé et retravaillé avec un esprit ouvert et un regard sur notre société qui a mal en criss. Notre peuple mérite d’être représenté par des artistes qui ont son back au lieu de lui rire dans la face.