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Est-ce vraiment l’intention qui compte?
Crédit: Annie Spratt/Unsplash

C’était ma fête il y a pas si longtemps pis j’espérais que les gens me fassent pas de cadeaux.

Quand j’étais petite et que j’allais à des fêtes d’ami.e.s, ma mère me donnait généralement un budget de 20 $ pour un cadeau qui était la plupart du temps dépensé au Wal-Mart en kits à bijoux, figurines ou linge de Barbie. C’était des cadeaux pour faire des cadeaux. La seule émotion qui habite un enfant de 7 ans qui donne un cadeau à son ami.e, c’est l’espoir de pouvoir jouer avec la semaine suivante chez l’ami.e en question. Et puis, de mémoire, c’est pas particulièrement difficile de satisfaire un enfant de 7 ans avec n’importe quelle patente de chez Toys’R’Us.

Au secondaire, ça commence à se personnaliser. On commence à avoir des anecdotes plus importantes avec nos bests ; on tripe sur des groupes de musique, sur des vedettes, sur des séries de livres. On troque les kits à bijoux pour des kits de bain pour sentir « bon.ne », les figurines pour le dernier CD du groupe de l’heure dont le chanteur est tellement beau, et le linge de Barbie pour une carte-cadeau du Garage. Déjà, le cadeau a une plus grande signification : les liens entre le donneur et le receveur sont plus forts que pendant les années de la petite école. On choisit le cadeau parce qu’on sait que ça rejoint les intérêts de notre ami.e.

Pis un jour, on tombe dans la zone grise entre ado et adulte ; la période de notre vie où on est pas tout à fait indépendants, mais qu’on voudrait vraiment l’être. On reçoit des cadeaux semi-poches, comme des cartes-cadeaux du Ultramar, de l’argent dans une carte ou des billets de spectacle. Semi-poches parce que c’est des cadeaux éphémères et on est encore habitués à recevoir des objets qui restent, mais d’un autre côté, on a vraiment besoin de mettre de l’essence dans notre Corolla 2001 ou d’argent pour acheter les vêtements que notre mère n’achète plus pour nous depuis qu’on a pogné 18 ans.

C’était ma période préférée.

Parce que là, je suis dans la catégorie « jeune adulte dans son premier appart ». J’angoisse de déballer un kit à fondue dont je n’ai pas besoin de la part d’une tante qui voulait bien faire vu que j’ai maintenant des armoires à remplir. Vous me direz qu’à cheval donné, on ne regarde pas la bride, mais je vous répondrai que cheval dont je n’ai pas besoin, serait préférable de juste pas me donner.

J’explore le minimalisme à ma manière depuis quelque temps. Et mon minimalisme à moi, c’est le refus des gugusses inutiles, les dépenses qui répondent à des besoins et surtout, surtout, l’importance de l’émotion qui accompagne les choses qui m’appartiennent.

Comme ma mère m’a bien élevée, j’accepte évidemment avec bonheur tous les cadeaux qui me sont donnés. Heureusement, mon entourage est au courant de mes valeurs donc je ne reçois (généralement) plus de choses dont j'ai pas besoin et je participe plus à des échanges de cadeaux aléatoires.

Est-ce que je suis rabat-joie? Est-ce que je suis ingrate?

Est-ce que vous aimez ça jeter de l’argent aux poubelles?

Non.

Achetez donc pas de cadeau juste pour acheter un cadeau.
La planète et les tiroirs de gogosses de ce monde vous en seront reconnaissants.

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