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« Lettres québécoises » : une entrevue avec le magazine de littérature qui célèbre ses 40 ans
Crédit: Gracieuseté

Depuis que j'ai publié un livre, hihihihi, j'essaie d'en apprendre plus sur le milieu littéraire. Pas juste pour chiller avec des auteurs dans les salons du livre, mais plus pour apprendre sur le milieu, sur les gens qui le composent. Lorsqu'Annabelle Moreau m'a annoncé qu'elle devenait rédactrice en chef du magazine Lettres québécoises, je me suis dit que ce serait intéressant de faire une entrevue pour parler du défi de prendre les reines d'un magazine qui allait fêter ses 40 ans. 

Voici donc ma petite entrevue avec elle! 

Annabelle est à droite!
Crédit : Gracieuseté

 
Peux tu nous parler un peu du magazine, à qui ça s'adresse?
C’est un magazine pour ceux qui aiment les mots et les auteurs, et bien sûr ceux qui se cherchent de nouvelles lectures. Il y a une trentaine de critiques de livres récemment parues, mais aussi des dossiers plus longs sur des écrivains en particulier, pour ce numéro, c’est Catherine Mavrikakis, ou des dossiers sur des questions importantes concernant le monde des livres. On n'a pas envie que nos lecteurs perçoivent la littérature comme quelque chose d’hermétique, mais plutôt comme un univers bouillant où ils peuvent se projeter et réfléchir en même temps, s’évader, mais apprendre aussi. Et surtout, on a envie que le magazine soit un bel objet, comme un livre d’art, que la maquette serve les textes et nous donne envie de les lire, même si par exemple, on ne lit pas d’essais, de poésie ou de bandes dessinées. Nous sommes une très petite équipe, Jérémy Laniel, le coordonnateur éditorial, mais aussi libraire et critique, et Alexandre Vanasse, l’éditeur, est aussi notre infographiste. On fait tout nous-mêmes à l’interne et on crée d’abord et avant tout un magazine comme on voudrait en lire.
 
Le magazine fête ses 40 ans, quels sont les axes sur lesquels vous aller travailler pour rester ~cool~? 
On a fait un gros travail sur les médias sociaux, surtout sur Facebook et Instagram (mon réseau social préféré). On a plein de projets, notamment un webmagazine où on pourrait lire chaque semaine des entrevues, des critiques, des portraits, des réflexions, tout ça avec notre nouveau look épuré et contemporain. On veut aussi produire des balados et des vidéos pour faire découvrir les auteurs, leur travail, mais aussi tout ce qu’il y a autour : l’édition, le métier de libraire, d’imprimeur, ou de réviseur, et suivre davantage l’actualité littéraire. On a aussi fait renaître le personnage de Jeunauteur (Stéphane Dompierre et Pascal Girard) et invité une illustratrice, Julie Delporte, à traiter en images d’un roman qu’elle a lu. On veut éclater les formes aussi, c’est pourquoi on a invité des auteurs à nous présenter des textes de création inédits. On a donc un romancier qui nous a offert une nouvelle, Maxime Raymond Bock, et un poète, Fernand Durepos, dont on peut lire plusieurs textes. C’est important pour nous de présenter autant des auteurs établis que de plus jeunes créateurs, mais surtout, on veut un magazine aussi beau que bon.
 
Tu es nouvellement en poste pour le magazine Lettres Québécoises, quels sont tes principaux défis?
Je suis entrée en poste comme rédactrice en chef en janvier 2017, mais le travail a commencé presque un an avant. Tout était à faire : créer une nouvelle équipe, repenser les contenus et la structure du magazine, convoquer de nouveaux collaborateurs, être présent sur les médias sociaux. Le principal défi était de donner un nouveau souffle à un magazine qui avait une image arrêtée, et on va se le dire, assez académique. Comment conserver nos lecteurs, les intéresser encore, mais surtout aller en chercher de nouveaux et se rapprocher des lecteurs? Pour moi, il y avait d’une part l’importance de se rapprocher des libraires et d’autre part, se donner une nouvelle image plus design et actuelle. Donc, nous avons signé une entente avec Dimedia et sommes maintenant en vente dans les librairies en plus d’avoir invité plusieurs libraires à signer des critiques. D’autre part, nous sommes repartis de zéro pour la nouvelle maquette, et je suis très contente du résultat. C’est très épuré et ce sont les textes qui priment, mais aussi les magnifiques photos de Sandra Lachance de Catherine Mavrikakis, et celle signée Alain Lefort de Fernand Durepos.
 
Vous avez mis de l'avant Catherine Mavrikakis, qu'est ce qui a motivé votre choix?
C’est une de mes écrivaines préférées. J’ai tout de suite pensé à elle pour mon premier numéro. Elle et moi sommes des comparatistes (du défunt département de littérature comparée de l’Université de Montréal). C’est une auteure iconoclaste et son œuvre nous permettait de nous amuser sur le concept. J’ai contacté Sandra Lachance (sandralachance.net), une artiste visuelle, avec qui j’avais déjà travaillé sur le blogue Check mes tomates, et avec Jérémy Laniel, nous avons développé un concept pour le dossier. Nous avons donc passé toute une journée au Motel Oscar, à Longueuil, et en sommes ressortis avec une série de photos qui évoquent à la fois la route, le dépaysement, mais aussi l’effroi et l’horreur, notamment du passé, des thèmes très présents dans l’œuvre de Catherine Mavrikakis. Cette dernière a signé un autoportrait percutant et nous avons aussi une lettre d’amour à Catherine par Valérie Lebrun, et une entrevue sur ses lectures. Le dossier sur Catherine Mavrikakis se complète par ses réponses à notre questionnaire maison.
 
Où peut-on trouver le magazine?
Nous sommes désormais en vente dans les librairies du Québec. Si votre libraire ne tient pas la revue, vous pouvez la commander, ou encore vous rendre sur notre site pour vous abonner ou commander un numéro. Bien sûr, le magazine est aussi disponible dans les bibliothèques. Enfin, plusieurs maisons de la presse le vendent aussi. 

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