Et comblés nous l’avons été! Le concept était léger et accessible. Rassemblant des œuvres à propos du célèbre séducteur, le programme allait de Gluck à Mozart en passant par Vivaldi. Chaque pièce était accompagnée d’un texte et d’une petite mise en scène simple, mais efficace. J’ai particulièrement aimé la manière dont le concert s’ouvrait. Sur l’air célèbre « Deh, vieni alla fenestra » de Don Giovanni, Monsieur Volle a fait son entrée par le fond de la salle en offrant au passage une sérénade aux spectatrices.
Vocalement parlant, il était évident que le calibre était très élevé. C’était un privilège que d’entendre un chanteur de ce niveau d’aussi près. Sa diction chantée était crisp, et la voix était vraiment très belle, riche et nuancée, comme en témoignait sa superbe interprétation de l’air d’ « Orphée et Eurydice ». En effet, le rythme de croches pointées était tellement bien rendu avec le souffle qu’on aurait dit de véritables sanglots. Les spectateurs étaient d’ailleurs en quasi-transe après cette pièce, et cela a pris quelques secondes avant que la tension soit brisée par de chaleureux applaudissements. J’ai également beaucoup apprécié le niveau de jeux de ce chanteur-acteur, qui était très convaincant et qui campait Casanova avec un second degré assumé.
Il est rare que Montréal (et surtout, la salle Pollack) accueille les mêmes chanteurs qui sont à l’affiche du Metropolitan Opera. Avec ce concert, le Festival de musique de chambre de Montréal a donné à son public montréalais un petit goût de ce qui se passe dans la maison d’opéra la plus prestigieuse au monde, le tout dans une ambiance décontractée!