« La semaine dernière, mon conjoint et moi nous sommes séparés. Il m’avait trompée quinze fois. »
« Ma mère vient d’apprendre qu’elle a le cancer. »
« J’ai été refusée à l’université. »
Vous répondez quoi à ces affirmations? Moi non plus, jusqu’à tout récemment, je ne savais jamais quoi répondre pour ne pas être awkward (comme dirait Marie-Hélène) jusqu’à ce que je découvre l’écoute active. Non, ce n’est pas la dernière innovation de psycho pop, c’est seulement une manière de soutenir l’autre, de lui montrer que nous sommes à son écoute et que ce qu’il dit nous touche. C’est aussi, et surtout, une façon d’aider l’autre à cheminer dans ses émotions.
Alors, selon la méthode Gordon, la formule magique c'est : (reformuler les propos de l'autre) + (refléter ses émotions) – (tous les obstacles à la communication) = communication réussie!
Par exemple, à l’affirmation, « La semaine dernière, mon conjoint et moi nous sommes séparés. Il m’avait trompée quinze fois. », il faudrait éviter de répondre avec l'un des obstacles suivant :
1. Conseiller, donner des ordres : « Tu devrais t’inscrire sur Tinder! »
2. Utiliser l’humour, désamorcer la situation : « Un de perdu, dix de retrouvés! »
3. Ramener tous les propos à soi : « Moi, quand Marc m’a trompée, je l’ai pardonné et regarde aujourd’hui! »
4. Détourner le sujet : « Veux-tu un verre de vin? »
5. Avertir, mettre en garde : « Si tu ne déménages pas, tu vas avoir de la difficulté à passer par-dessus! »
6. Moraliser : « Tu aurais dû mieux surveiller ce qu’il a entre les deux jambes. »
7. Complimenter, flatter : « C’est une superbe nouvelle, je suis fière de toi, félicitations! » (??)
8. Humilier, ridiculiser : « C’est certain que si tu t’étais mieux arrangée aussi. »
9. Psychanalyser : « Je pense que Marc cherchait ailleurs l’affection que tu ne lui donnais pas. Peut-être que ça lui prendrait un petit chat. Il a dû manquer d’amour quand il était jeune. »
10. Enquêter, questionner : « Mais, quand il te trompait, il faisait ça comment? Comment l'as-tu découvert? As-tu fouillé dans son cellulaire? Elle s’appelle comment? »
Ou tout ceci confondu.
Mais alors, il faut répondre quoi? Personnellement, je répondrais quelque chose comme : « Je comprends que tu aies de la peine. (Refléter les émotions) Tu es déçue qu’après tous ces efforts, votre couple n’ait pas survécu et que Marc ait encore été voir ailleurs. (Reformuler la situation) »
Votre interlocuteur saura alors vous replacer sur le droit chemin, vous indiquer, par exemple, qu’il est fâché ou qu’il se sent abaissé. Dans tous les cas, la reformulation de ses propos l’aidera à mieux vous expliquer la situation et à mieux cheminer dans son processus. Souvent, tout ce dont l’autre a besoin, c’est d’être écouté sans conseils, sans jugement et sans reproches.
Essayez-le et reparlez-m’en!