Il y a quelques semaines, tout bonnement, mon proprio se pointe chez moi pour renouveler mon bail. Alors, il me sert son small talk habituel qui consiste à prendre des nouvelles de mes parents qu’il a rencontrés une fois il y a plusieurs années. J’imagine que vous ne voyez pas de problème? Oui, justement! Je ne parle plus à mes parents en ce moment et c’est un sujet très sensible. J'ai ressenti beaucoup de peine de me faire poser la question et je ne savais pas trop quoi répondre ni où me mettre. Ce n'est pas de sa faute, il aurait pu choisir 1 001 questions, mais il a choisi celle-là!
Vous voulez encore du malaise? Il y a quelques mois, j’étais chez la coiffeuse. Elle prend de mes nouvelles puisque ça fait plusieurs mois que nous ne nous sommes pas vues. Elle demande : « Ça va toujours bien au travail? » La réponse réelle aurait été « Ah non, j’ai quitté mon emploi parce que ça n’allait pas bien avec mon patron et mes collègues de travail et que j’étais sur le bord du burn out. » J’ai choisi de mentir et de dire que oui, ça allait bien au travail plutôt que de fondre en larmes en plein salon de coiffure.
Des malaises comme ça, ça arrive à tout le monde. Il m’est arrivé de parler de son copain à une collègue pendant des semaines avant qu’elle m’avoue qu’ils étaient séparés. J’étais tellement mal, j’aurais voulu me cacher dans mes souliers.
À ce sujet, j’ai choisi de partager quelques conseils pour éviter des situations malaisantes avec les personnes qu'on connaît très peu :
- Poser des questions ouvertes et vagues en premier lieu : « Tu fais quoi maintenant comme occupation? », « Quoi de neuf? »…
- Être attentifs au non verbal : lorsque vous sentez que votre question est de trop, essayer d’enchaîner subtilement avec autre chose : « Justement, tu me fais penser, ma fille vient de se trouver un nouvel emploi… »
- Être alerte sur les médias sociaux : si, soudainement, plus aucune photo du couple qui en publiait toutes les semaines n’apparaît sur votre fil d’actualité, mieux vaut ne pas aborder le sujet sauf si la personne semble vouloir en parler.
- Si même avec tous ces conseils, vous vous rendez compte que vous avez merdé, excusez-vous poliment, mais ne vous attardez pas sur le sujet, des plans pour remuer le couteau dans la plaie.
- Parler de sujets assurément non tabous : la météo, le match des séries du Canadien d’hier, la panne sur la ligne verte, la coiffure de la dame qui est sortie de son rendez-vous avant.
Et si c'est à vous qu'on pose ces questions taboues, vous avez plusieurs choix :
- Répondre la vérité et provoquer un malaise.
- Blaguer sur le sujet et donner une réponse absurde: « Ah oui! Hier ma mère s'est justement transformée en extraterrestre. »
- Changer de sujet : « Hier soir, j'ai essayé un restaurant, trop bon! »
- Ramener la conversation à l'autre : « Justement, je me demandais l'autre jour, c'est comment les conditions de travail d'une coiffeuse? »
- Éclater en sanglots, parce que vous avez le droit.
Vous est-il déjà arrivé de merder solidement? Vous vous êtes repris comment?