Cette année, j'ai déménagé à Montréal pour faire un certificat en études féministes. Je suis partie sans mon chum, sans mes amies et sans mon père. #FilleÀPapa J’ai vécu ma première expérience de colocation (qui s'est avérée désastreuse), j’ai eu le blues montréalais, et comme je suis une personne un peu sauvage, je n’ai pas fait beaucoup de rencontres. Même si j’ai eu un gros coup de cœur pour la ville, j’ai quand même eu l’impression qu’elle me rejetait comme un organe étranger (j’écoute trop Grey’s Anatomy).
En plus de tout ça, j’ai vécu des trucs vraiment, mais vraiment pas cool dans le temps des Fêtes. #LaFamilleÀNöel Je suis revenue à Montréal en janvier avec une boule dans le ventre qui me réveillait la nuit et l’envie, le besoin, de tout lâcher. Je ne dormais plus, je pleurais tout le temps et je ne me suis jamais sentie aussi seule.
Je suis vraiment une personne qui aime la solitude. Ma soirée parfaite c'est : des sushis, une coupe de vin et une série télé en pyjama. Par contre, être solitaire et être seule, ce sont deux histoires complètement différentes. Je me suis rarement sentie seule dans la vie parce que j'ai toujours eu un bon réseau autour de moi, et je considère cela comme une chance.
Ce que j'ai vécu cette année est vraiment difficile à décrire. Je ne me sentais pas seulement seule, j'avais carrément l'impression d'être la seule au monde sur ma planète éloignée. Même si je parlais au téléphone avec mon copain, mon père ou mes amies, j'avais quand même le sentiment de ne pas être comprise. On me disait : « pas besoin de lâcher des cours Thalie, t'es capable » ou encore « ben non c'est pas si dramatique », et j'avais juste envie de crier. Comme si en plus d'être loin physiquement, ils étaient loin psychologiquement. Ils ne comprenaient pas à quel point j'étais mal. Pendant cinq secondes, j’ai eu envie de quitter Montréal et de retourner chez moi, à Sherbrooke. J’avais besoin de voir mon monde, de me sentir entourée, aimée.
Puis, un jour, j'ai décidé de faire quelques changements pour améliorer mon quotidien. Comme un déclic, je suis allée voir mon copain et mon père plus souvent, des amies sont venues me voir à Montréal, et ça m’a fait le plus grand bien. J'ai aussi décidé de m'écouter et d'abandonner des cours. Je savais que j'étais capable d'y assister et de faire les examens (capacité cognitive), mais je sentais que j'avais besoin de réduire la charge sur mes épaules. Même si ça allonge un peu mon parcours, je ne regrette aucunement ma décision. Je me sens quand même de mieux en mieux, j'ai plus d'énergie et je vois « le boute », comme on dit. Je commence à faire mon deuil de ma vie d'avant pour vivre pleinement (ou presque) ma nouvelle vie. Cela m'a demandé beaucoup de lâcher-prise.
Je me sens encore souvent seule à Montréal, mais petit à petit je construis (très lentement) un réseau. Je pense que je peux dire que j’ai une ou deux amies à Montréal maintenant, et je sens que même si je suis loin, mes amis et ma famille sont encore là pour moi. J'ai des bonnes et de moins bonnes journées. Tout n'est pas réglé, mais de me savoir soutenue m'aide énormément dans mon cheminement. J'essaie de faire des choses pour aller mieux et de prendre soin de moi.
Bien entendu, ce qui fonctionne pour moi ne sera pas nécessairement efficace pour les autres. Mais si je devais vous donner un conseil, c'est d'être patient et indulgent avec vous-même. Faites-vous confiance, ça va bien aller. Les amis et nouvelles habitudes arriveront doucement. Et si ça vous demande un coup de pouce (une visite d'un ami, un retour plus tôt que prévu vers la famille), ne vous faites pas violence trop longtemps, et allez-y, rentrez un peu à la maison (si vous le pouvez).
Avez-vous déjà vécu une situation comme celle-là? Comment ça s’est passé pour vous?