« Dehors », une pièce à la mise en scène envoûtante qui porte sur l’identité et sa complexité
Magalie BironJ’aime me challenger et me fixer divers objectifs. Cette année, je souhaitais élargir mes horizons culturels. Je me suis fixé un défi de lecture, mais j’ai également décidé de multiplier mes sorties culturelles.
Il va sans dire que j’étais très heureuse d’avoir la chance d’assister à la pièce de théâtre Dehors présentée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. Je n’étais jamais allée dans cette salle située sur la rue Saint-Denis. Son intimité m’a charmée. En effet, sa petite taille crée une ambiance particulière entre les acteurs et la foule.
La pièce, écrite par Gilles Poulin-Denis, est mise en scène par Phillipe Ducros. Le récit se déroule dans la ville de Saint-Christophe, le trou de cul du monde, comme le mentionne Virginie, un personnage haut en couleur. L’histoire commence avec la mort d’un homme, le père d’Arnaud et d’Armand. Arnaud est un reporter de guerre qui a décidé de quitter son village natal où il se sentait opprimé. Quinze années se sont écoulées depuis son départ, et depuis il a erré d’un pays en guerre à l’autre. Son frère Armand a, quant à lui, pris la relève de la ferme familiale et a maintenu le cap de celle-ci depuis. On ressent dès le début les différences qui séparent les frères et les tensions que suscite le retour d'Arnaud. Ce dernier est confronté aux traumas de la guerre, aux démons de son passé et à une rencontre surprenante avec une adolescente espiègle.
J’ai particulièrement aimé l’atmosphère qui se dégageait du décor. La forêt omniprésente nous envoûte et, lors d'une scène importante, de la pluie se déverse sur la scène, nous plongeant entièrement dans l’ambiance sombre de la pièce.
Bien que j’aie apprécié l’œuvre, un moment m’a mise extrêmement mal à l’aise. En effet, à un certain moment, le personnage d’Arnaud fait preuve de violence gratuite et inutile envers un personnage féminin. Ça ne collait pas au rôle. Bien que j’aie compris l’émotion et la fonction de cette scène, ça m'a déçue de constater qu’une fois de plus la violence envers un personnage féminin était employée afin de servir l’histoire d’un homme. J’ai l’impression qu’il aurait été facile de s’y prendre autrement sans tomber dans les clichés.
Enfin, je dois dire que la conclusion du récit m’a agréablement surprise, nous laissant sur une note douce-amère que peu ont vue venir.
La pièce est présentée du 7 au 25 mars au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. Pour de plus amples informations, visitez le site web du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui ou encore leur page Facebook.