Quand une enfant prend pour héros Indiana Jones au lieu de Passe-Montagne, ça donne une adulte assoiffée d’aventures. Ça fait qu’enfant, Mahée rêvait de grandes épopées. Avec une pointe de crainte, because avouons que ça peut être effrayant, elle grandissait avec le coco bouillonnant de projets, et c’est à l’été 2018 que le plus audacieux d’entre eux se réalisera (enfin).
Armée de détermination, de trois coéquipières et d’aucune voile, elle traversera à force de bras la moitié de l’océan pacifique. De la côte californienne jusqu’à une plage hawaïenne ; 4 445 kilomètres de nourriture végane séchée (un défi de plus…), d’ampoules aux pouces, de lavage à l’éponge et d’intimité niveau « moins 1 000 ».
La rame océanique, ou « l’aviron de mer » pour les fancy, se propulse à bras et à rien d’autre. Oui, c’est à bord de ce type d’embarcation que Mylène Paquette a traversé l’Atlantique il y a 4 ans. Mahée, qui de son propre aveu devait habiter sous une roche en 2013, a découvert Mylène, ses exploits et son sport en février 2016. Ce fut le coup de foudre. Inspirée par la volonté de cette belle humaine, elle s’est inscrite à l’édition 2018 de la Great Pacifique Race – The World’s Ultimate Endurance Challenge.
Compétitives, ambitieuses et persévérantes, les dames du quatuor « Canado-Britannique-États-Uniens » entendent battre le record Guinness précédemment établi par une troupe féminine à l’été 2014 et espèrent compléter le parcours en moins de 50 jours, 19 heures et 14 minutes. Qu’à cela ne tienne, record de rapidité ou non, Mahée sera la première Canadienne – et donc la première Québécoise – à traverser la moitié du Pacifique à la rame océanique. Sa place dans le Guinness est donc pour ainsi dire réservée. Surprenant? Absolument, quand on sait que le sommet de l’Everest (ainsi que l’espace…) fut visité plus souvent que le Pacifique fut traversé avec la seule force humaine. J’aimerais dire : Watatatow.
Elles traverseront cyclones et tsunamis à bord de Danielle, une embarcation « Classic Four » blanche comme un iceberg qui devra contenir tout le nécessaire de survie pour ces quatre fantastiques personnes. Deux filles aux rames, deux qui se reposent ou prennent soin de leurs muscles, en séances de 2 à 3 heures sans pause entre le soleil, l’air salé, les vagues et les biceps en feu. Sauf en cas d’urgence, c’est la débrouille ou la disqualification pour l’équipe Daring Greatly.
Les yeux brillants, Mahée parle de son projet et de son équipe avec l’effervescence d’une gamine à Noël. Il sera possible de suivre leur parcours afin de leur envoyer encouragements, love et nouvelles du monde terrestre durant leur périple.