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Des fois, je porte des gaines
Crédit: Josiane Stratis

Pour certaines personnes, on a le privilège de choisir nos batailles. Perso, j’ai choisi plusieurs batailles dans ma vie, dont celle de l’acceptation de soi. Avec mes 150 livres et mes 5 pieds 7 pouces, je rentre dans la catégorie des médiums-larges, qui n'est pas représentée partout, mais déjà plus acceptée que la catégorie « plus size ».
 
Je me retrouve dans une position où mon corps écœure, et où il n'a sa place nulle part – comme celui de beaucoup d’autres femmes, d’ailleurs, proches ou loin de moi. C’est pas spécial, la haine envers mon corps, mais comme je suis plus exposée sur Internet que d’autres personnes, disons qu’on me le rappelle pas mal plus souvent.
 
Mais j’ai appris à arrêter de chialer là-dessus, parce que beaucoup ont des situations pires que la mienne, dans le sens où, à part attirer des trolls, je ne me fais jamais refuser d’emploi à cause de mon corps, je peux m’habiller avec les plus grandes tailles de la plupart des magasins que je visite, et que (presque) personne ne surveille ce que je mange constamment pour me juger! Genre, ça va.
 
J’attire quand même les regards sur mon ventre dès que je porte quelque chose d’ajusté. On me demande si je ne suis pas encore enceinte – plusieurs fois par mois –, même si je répète souvent que je suis bien avec un seul enfant. J'ai appris à arrêter de rentrer systématiquement mon ventre
 
Il y a des journées où je n’ai pas envie de me battre contre le regard des gens. Je suis fatiguée depuis le mois de novembre, vraiment fatiguée. Je suis épuisée de devoir défendre mon corps et son droit d’exister. Je suis fatiguée du manque de sensibilité de ceux qui disent à toutes les personnes qui ne sont pas minces qu’elles ne font pas d'efforts.
 
Il y a des journées où je me regarde toute nue, ou même habillée, et je pars à pleurer devant le fait que mon corps, je le trouve dégueulasse, qu’il n’y a rien qui me fait bien et que peu importe mes efforts, je vais me faire juger, encore et encore.
 
Il y a donc des jours où je n’ai pas l’énergie de me battre et où je décide de mettre une gaine pour ne pas avoir à penser au regard des autres. Ça me fait du bien de ne pas avoir à penser à ça pendant une soirée. Ça me fait du bien, de fitter dans des vêtements avec des formes, près du corps, sans me faire demander si je porte la vie, encore. Ça me fait du bien, de me faire regarder pour mon outfit et pas parce que j’ai l’air plus grosse que les autres. Sérieux. Vraiment.
 
J'ai même décidé de mettre une photo de moi sur Instagram avec ma gaine. En fait, je voulais voir si ma photo de gaine allait avoir plus de likes que ma photo dans ma robe qui me fait bien. Bon, j'étais vraiment contente de voir que la gaine avait suscité autant d'intérêt que ma photo avec ma robe, sinon plus. C'est comme si je ne me sentais pas seule de porter des sous-vêtements du genre, comme si de cette façon, ensemble, on se disait que des fois, ça prend ça pour pas se trouver moins belle dans un outfit. Toute cette publication m'a fait du bien. 

Et j'avais envie de vous en parler, de vous dire que vous avez le droit de pas vous mettre la pression de vous aimer tout le temps, ou de prendre des short cut des fois pour vous sentir bien le temps d'une soirée. 

Fait que, c'est ça! Si je peux terminer en disant que ma gaine avait un trou pour faire pipi et que c'est la meilleure invention du monde, je vais le faire. Avant qu'on me le demande aussi, c'est une Shape On, elle s'achète en pharmacie à 39,99 $ et elle respire vraiment bien. Je l'ai reçue en cadeau, aussi, mais j'en ai testé un paquet dans ma vie que j'ai #AchetéAvecMesSous

 

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