L’école, c’est souvent très exigeant et il est important de faire attention à sa santé physique et mentale. Par contre, est-ce que cette responsabilité doit être entièrement rejetée sur les étudiant.e.s. alors que le contexte scolaire lui-même contribue souvent à malmener notre santé mentale?
(Je tiens à préciser que j’ai la chance d’avoir des responsables de programme très à l’écoute, et je suis consciente que ce n’est malheureusement pas le cas pour tout le monde.)
Cet article sur le burn-out étudiant m’a rappelé mon entrée dans mon programme d’études actuel, en psycho. J’étais déjà au courant qu’il y avait eu des suicides dans ce programme par le passé, et je m’attendais à une certaine « mise en garde », côté santé mentale : les responsables du programme, dans l’optique de prévenir d’autres tragédies, ont beaucoup mis l’accent sur l’importance de prendre soin de soi et nous ont donné des conseils pour éviter l’épuisement. Il.elle.s ont aussi exprimé leur disponibilité si nous avions besoin de parler.
Mon but n’est pas de chercher de coupables. Je suis consciente de l’impuissance que l’on peut ressentir face à des étudiant.e.s. qui sont dans une souffrance telle qu’il.elle.s en viennent à mettre fin à leurs jours. J’ai néanmoins éprouvé un certain malaise lorsqu’il.elle.s nous ont listé les « choses à faire » pour éviter de se retrouver en détresse psychologique. J’ai eu l’impression que si je ne me dégageais pas du temps dans mon horaire (surchargé) pour faire tout ce qu’il.elle.s recommandaient, je cherchais le trouble.
Dans mon programme, et dans bien d’autres probablement, le sentiment qu’il nous faudrait quarante-douze heures dans la journée pour tout faire est chose commune. J’exagère à peine, mais chaque prof ou superviseur.e. voit sa matière comme la chose la plus passionnante et importante DU MONDE. Ajoutons à ça qu’il faut « prendre soin de soi ». Vous avez, mettons, vingt-six milles To-Do Lists et ‘faudrait en plus faire du sport régulièrement, prendre du temps pour se préparer des petits lunchs, partager des moments de qualité avec sa famille et ses ami.e.s., etc.
C’est parce que, en fait, il y a des semaines où je dois prévoir dans mon agenda quand je vais me laver les cheveux…
La chose la plus importante que j’ai apprise aux études, c’est de prioriser, selon ce qui est important pour MOI – et non pour mes profs. J’ai décidé de dire NON, parfois. De passer moins de temps sur certains travaux, s’il le faut. Je vais probablement décevoir, je n’excellerai pas dans tout, et ce sera tant pis. Ma santé, physique et mentale, passe avant.
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